Le commerce de centre-ville en danger dans le Grand-Est
Dans les 44 villes de taille intermédiaire du Grand Est, le commerce de proximité représente 103 000 salariés, soit 40 % des salariés de ce secteur pour 30 % en France métropolitaine. Il recule dans le centre de la plupart de ces villes, tant en termes d’emploi que d’établissements. Les diverses activités relevant du commerce de proximité ne sont toutefois pas touchées de la même façon : la restauration, déjà bien présente dans les centres-villes, gagne du terrain alors que l’équipement de la personne en perd. Ces constats à l’échelle de la région sont à nuancer au niveau local, compte tenu des caractéristiques très variées des pôles commerçants de centre-ville dans les villes de taille intermédiaire du Grand Est.
Le commerce se déplace
D’après une étude effectué par l’Insee Grand-Est le commerce se déplace et se développe hors des centres-villes (+4% en termes de salariés). Certains centres-villes résistent tout de même comme par exemple à Reichshoffen-Niederbronn-les-Bains ou encore Brumath.
Dans la moitié des villes de taille intermédiaire, l’emploi recule à la fois dans les pôles de centre-ville et dans l’ensemble de l’unité urbaine. Les diminutions les plus fortes en centre-ville touchent Forbach, Sarrebourg, Saint-Dizier, Bar-le-Duc et Châlons-en-Champagne (au-delà de - 3 % par an).
Les restaurants, une valeur sûre
La restauration et les autres services sont les seules activités pour lesquelles une hausse des effectifs salariés est observée dans les centres-villes et dans les pôles en périphérie des villes. Les services corporels, coiffure et soins de beauté, suivent la même tendance dans les centres-villes, contrairement aux commerces d’équipements (vêtements, chaussures) ou aux magasins alimentaires qui ont plus de mal à garder leur place.
Et « Action Cœur de ville » dans tout ça ?
En 2018, 222 villes ont été sélectionnées par le Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, dans le cadre du plan d’action nationale « Action Coeur de ville ». Ce plan vise à améliorer l’attractivité économique et démographique de ces villes, via un financement de 5 milliards d'euros sur 5 ans. La vitalité commerciale est un des axes principaux de ce plan d’action, accompagné d’objectifs sur la réhabilitation de l’habitat ou le développement de l’accessibilité. Selon cette enquête de l’Insee Saverne, Haguenau, Sarreguemines, Saint-Avold, ou encore Sarrebourg et Forbach ont toutes perdues des emplois dans le commerce de proximité entre 2009 et 2015, l'objectif avec le dispositif est donc d'inverser la tendance.