Kleinblittersdorf : éviter à tout prix qu'une telle catastrophe ne se reproduise
La commune de Kleinblittersdorf reste marquée par les inondations de 2018. C’était dans la nuit du 31 mai au 1er juin 2018, des pluies torrentielles se sont abattues sur la commune frontalière. Le maire Stephan Strichhertz se souvient.
Son N°1 - Kleinblittersdorf : éviter à tout prix qu'une telle catastrophe ne se reproduise
Les habitants avaient notamment été très touchés. Depuis, une centaine d’entre eux ont pu bénéficier d’aides du Land et de la communauté de communes allant de 1500 à 10.000€. L’année dernière, juste avant Noël, 200.000€ de dons avaient également pu être redistribués à la population.
Son N°3 - Kleinblittersdorf : éviter à tout prix qu'une telle catastrophe ne se reproduise
Ces derniers mois, les habitants ont également pu participer à des ateliers organisés par la commune. Ils étaient entre 30 et 80 à chaque atelier pour donner leur avis sur les mesures de prévention à mettre en place dans la commune pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.
150 chantiers en cours
1 an et demi après la catastrophe, 150 chantiers sont en cours dans la commune. Des travaux à hauteur de 2.5 millions d’euros pour réparer les dégâts mais aussi empêcher une nouvelle catastrophe.
Son N°2 - Kleinblittersdorf : éviter à tout prix qu'une telle catastrophe ne se reproduise
L’essentiel des 150 chantier sera achevé au 1er trimestre 2020. C’est également le cas du pont de Bliesransbach.
Empêcher une nouvelle catastrophe
Ces derniers mois, des études ont été menées par des experts pour déterminer comment éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise à Kleinblittersdorf. 2 classeurs pleins de préconisation de travaux vont maintenant devoir être étudiés par le maire et le conseil municipal. Ils vont avoir la lourde tâche de choisir quels chantiers seront prioritaires dans la commune.
Interview Stephan Strichhertz, maire de Kleinblittersdorf.
Q : Vous souvenez-vous de cette nuit du 31 mai au 1er juin 2018 ?
R : La police m’a appelé et certes, il pleuvait, il pleuvait sur la route pour venir ici, il pleuvait là où j’habite, il pleuvait fort mais je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait dans notre commune qui n’avait jamais encore été touchée par une catastrophe majeure. Je ne pouvais tout simplement pas imaginer qu’une catastrophe naturelle venait de s’abattre sur nous ; c’était au-delà de tout ce que je pouvais imaginer !
Q : Les réparations qui sont en cours englobent 150 chantiers et incluent d’ores et déjà des mesures de prévention ; quelles sont ces mesures ?
R : Après l’épisode de pluies torrentielles de 2018 nous avons très rapidement commencé à réparer les dégâts, notamment au niveau du point névralgique de la digue de la Scherbachstrasse. Et je veux préciser que la digue elle-même a tenu bon, mais que 20, 30 mètres plus loin, l’eau s’est trouvé une voie d’écoulement et sur son passage, a creusé une sorte de canyon d’une profondeur de 7 mètres. Et donc, à cet endroit nous avons pris des mesures pour que cela n’arrive plus, que ce type de canyon ne puisse plus se former. Nous avons corrigé les points faibles de la digue, nous avons retiré les éboulis de pierres et de végétaux, renforcé le mur, bref nous sommes intervenus sur le bâti et nous avons également construit une route réservée aux engins de chantier.
A ce propos d’ailleurs, il faut savoir que nous sommes situés au cœur de la Biosphère du Bliesgau avec interdiction de principe d’intervenir sur le patrimoine naturel, mais que nous avons eu le soutien du ministère compétent qui a estimé que dans ce cas, la protection contre les inondations et les pluies torrentielles passait avant la protection de la nature, ce qui nous a donc permis de construire cette route.
Q : Lors des inondations, l’essentiel de l’eau provenait de l’extérieur de la commune ; à ce propos, travaillez-vous en coopération avec les communes voisines ?
R : Nous avons travaillé avec la Ville de Sarrebruck car dans le secteur du ruisseau de la Hanenklamm nous avons eu des dégâts des 2 côtés, du leur et du nôtre. J’ai aussi beaucoup échangé avec la commune voisine de Mandelbachtal, et pour ce qui est de notre voisine française Grosbliederstroff, c’était bizarre, j’ai eu des échanges avec mon collègue Joël Niederländer qui m’a confirmé que la commune avait bien subi des pluies torrentielles, mais aucun dégât. C’était comme si le déluge s’était arrêté à la frontière et ils avaient beaucoup de mal à se figurer l’étendue des dégâts chez nous parce que chez eux, il n’y avait rien.
Q : Quel est le coût des réparations à ce jour ?
R : D’un côté il y a les réparations de la voirie, du stade ou encore du pont de Bliesransbach qui sont à la charge de la commune. Là nous sommes autour de 2,5 millions d’euros ce qui est d’ailleurs conforme à nos estimations, sachant que concernant le pont, nous serons à environ 280.000 euros. A ces 2,5 millions il faut ajouter les dégâts subis par les particuliers pour lesquels a été très rapidement mise en place une aide financière du Land de 1500 euros par ménage qui en a fait la demande, soit à peu près 75 ménages qui sans beaucoup de complications bureaucratiques ont pu bénéficier de cette « goutte d’eau ».
Dans un 2ème temps, il y a eu l’aide au financement proprement dite apportée par le Land, la communauté de commune et la commune qui a concerné 33 ménages pour des aides de 7000 à 10.000 euros.
La 3ème source d’aides financières a été la commission de gestion des dons qui a travaillé en toute neutralité politique même si, bien évidemment, les deux maires de Bliesransbach et Kleinblittersdorf étaient représentés, de même que les Églises protestante et catholique et les deux offices de tourisme. Cette commission avait en charge la redistribution de 200.000 euros de dons sur la base de demandes motivées et la totalité de la somme a été redistribuée juste avant Noël de l’année dernière.
Q : Quel côté positif retiendriez-vous de ces événements terribles ?
R : Ce qui m’impressionne encore aujourd’hui fortement, c’est cette solidarité qui s’est formée à l’époque entre les gens, j’en ai encore des frissons ! Ce qui m’a marqué aussi, c’est toute cette aide venue de partout, et je ne parle pas seulement d’argent, même si la somme des dons a été très importante, non, il y a eu énormément d’événements caritatifs comme des concerts par exemple, il y a eu un formidable engagement positif et des gens qui sont venus vers nous comme les membres de l’association Kältestube de Sarrebruck que j’ai souvent citée qui ont été présents tous les jours pendant 2 mois, surtout à Bliesransbach, et qui chaque jour demandaient « où pouvons-nous aider ? ».