Loi EGalim : la colère des agriculteurs
au Cora de Sarreguemines
Les agriculteurs de Moselle-Est réclament le respect de la loi EGalim dans la grande distribution.
Une vingtaine d'agriculteurs se sont mobilisés pour dénoncer des prix trop bas au Cora à Sarreguemines. Cédric est allé sur place.
Son N°1 - Loi EGalim : la colère des agriculteurs au Cora de Sarreguemines
C'est en tracteur que nos producteurs locaux ont fait le déplacement. Ils sont venus pour une opération de stickage afin de dénoncer un gros manque à gagner. La loi EGalim impose un prix minimum, notamment sur le yaourt nature, l'emmental râpé ou encore le lait demi-écrémé.
Ben là déjà, on est sur du lait demi-écrémé, le prix affiché 0.68 euros le litre alors que selon la loi EGalim, le prix de vente ne doit pas être inférieur à 0.74 euros.
Ce prix au rabais impacte directement les agriculteurs comme Alain de Hundling.
In fine, l'agriculteur travaille en fait pour rien. Nous, nous produisons du lait et on n'arrive pas à couvrir nos coûts de production.
Les producteurs ne demandent pas énormément d'efforts, ils réclament juste leur dû. Les consommateurs seraient d'ailleurs prêts à les aider selon un récent sondage.
Nous les agriculteurs, on demande un effort de 15 à 20 euros sur le panier de produit laitier annuel d'une famille moyenne française. 90% des consommateurs ont dit : on est prêt à payer 15 euros de plus par an en produits laitiers.
Si rien n'est fait, les nouvelles générations ne seront pas prêtes à reprendre les exploitations.
50% des éleveurs laitiers et viandes ont plus de 50 ans. Dans ces 50%, seulement 20% des exploitations seront reprises.
C'est le cas de François à Rémering-lès-Puttelange. Fils d'agriculteur, il voulait reprendre la ferme à sa sortie d'école en 2015 mais les incertitudes actuelles ne lui ont pas permis de franchir le cap.
Certains agriculteurs allument leur ordinateur le matin et le soir pour voir le cours du blé pour savoir quand ils doivent vendre. S'il vend le matin ou le soir, il peut gagner 1000 à 2000 euros de plus la journée. Ce n'est pas normal qu'un agriculteur a encore ce souci à se faire. Il devrait y avoir un prix de vente toujours correct permettant de subvenir à ces coûts de production.
Les agriculteurs espèrent rapidement une régularisation des prix, sinon la colère devrait encore monter d'un cran.