Bas-Rhin : plus de 2000 postes à pourvoir dans le secteur de l'hôtellerie/restauration
Le secteur de l’hôtellerie restauration peine à recruter.
Son N°1 - Bas-Rhin : plus de 2000 postes à pourvoir dans le secteur de l'hôtellerie/restauration
Roger Sengel – président de l’Umih 67 (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie)
Est-ce qu’on a des chiffres concernant le Bas-Rhin ? Le nombre de postes à pourvoir ?
Entre 2000 et 2500 voilà ce qui est à pourvoir dans le département. Ces difficultés ne datent pas d'aujourd'hui elles dataient déjà avant la crise où on avait quelques difficultés, moins que maintenant, mais là on en a beaucoup plus du fait de la crise COVID-19.
Comment expliquer cette fuite de la main d’œuvre ?
Je ne dirais pas qu'il n'attire plus. Le métier attire toujours parce qu'il y a des passionnés. Par contre, ce qui a été un des facteurs déterminants c'est le fait que les gens aient été pendant 4-5-6 mois à la maison et donc ont pu profiter de leur famille, avaient leur week-end à domicile etc. Et ça, ça a fait qu'on s'est dit : « Tiens, on pourrait peut-être changer de vie ». Mais ceci n'explique pas tout. Si notre métier est en tension, tous les métiers de l'artisanat le sont. Donc es-ce que le manuel n'attire plus ? Je ne sais pas.
Quelles conséquences du coup pour l’Alsace ? Des restaurants ont-ils fermés ?
Les restaurants n'ont pas fermé totalement. Les restaurants ont peut-être augmenter leurs jours de congé, en passant de 2 à 3 jours de congé. Certains ont fermé des salles. Tout le monde n'est pas à mettre dans le même panier. Il y a des entreprises qui tournent et qui ont des équipes et d'autres qui ne tournent pas. Le télétravail a fait beaucoup de dégâts. Tout ça c'est une conséquence de l'ensemble.
Comment attirer à nouveau les gens vers ce milieu ?
Je ne sais pas si vous voyez fleurir les annonces des restaurateurs mais ils commencent à se vendre d'une certaine manière. On propose des jours de congé amplifiés, de bien accueillir les gens etc. il y a des tas de choses qui sont faites. Il n'y a pas de système RH dans notre restauration parce que nous sommes des petites entreprises, 90% ont moins de 10 salariés. S'il manque une personne, il y a toujours des dégâts. Alors on s'arrange et parfois c'est pas sympa mais à 23h on met l'addition sous le nez des gens et on leur demande de partir.
La question des salaires est forcément au cœur des débats aujourd’hui, est-ce que ça doit passer par la revalorisation salariale pour retrouver des salariés ?
La question des salaires est au cœur des débats depuis toujours et dans toutes les professions. Il faut savoir que depuis 2018, la convention collective n'avait pas modifié la grille des salaires. Aujourd'hui, on a revalorisé les salaires de la grille. Un syndicat a accepté de signer un relevé de la grille d'environ 16% avec un SMIC supérieur à 4,8%. Si là on ne rend pas les salaires attractifs je ne sais pas ! Je n'ai pas vu d'autres conventions collectives avec des salaires 5% au-dessus du SMIC. Je pense que c'est un bel effort qui a été fait. Maintenant il faut que les gens respectent cette grille, que les gens payent les horaires travaillés. Le respecte et encore le respect c'est ce qui me semble le plus important.