Sarreguemines : Les urgences au plus mal… 38 infirmières et aides-soignants en arrêt maladie
La situation s'empire aux urgences de l'hôpital Robert Pax à Sarreguemines. Alors qu'elles sont déjà en grève illimitée depuis le 22 décembre, les urgences sont cette fois frappées par une vague d'arrêts maladie.
Des urgences quasiment à l'arrêt
La cheffe des urgences de Sarreguemines, Emmanuelle Seris, mais aussi déléguée syndicale pour l’association des médecins urgentistes de France, ne peut que constater la forte dégradation des conditions de travail, qui occasionne aujourd'hui un fonctionnement très restreint des urgences depuis ce mercredi 19h.
Son N°1 - Les urgences au plus mal… 38 infirmières et aides-soignants en arrêt maladie
En mode très dégradé, du fait des arrêts maladies nombreux au sein de l'équipe. Nous faisons notre maximum pour assurer les déchocages, donc des détresses vitales, de la réanimation donc, et le SMUR.
De son côté, la direction des hôpitaux de Sarreguemines nous confirme également la prise en charge des cas gynécologiques et obstrétiques.
Il a aussi été décidé de façon immédiate la déprogrammation des activités de consultations et de certains hôpitaux de jour.
Des ambulances sont également détournées vers d'autres d'hôpitaux.
Son N°2 - Les urgences au plus mal… 38 infirmières et aides-soignants en arrêt maladie
Oui, ça se passe via le 15. C'est une organisation qui est gérée par l'Agence Régionale de Santé, à qui, on a remonté, effectivement, l'état des effectifs aux urgences.
Des moyens humains insuffisants
Si la situation en est là aujourd'hui, c'est suite à de nombreux arrêts maladie au sein du service.
Son N°3 - Les urgences au plus mal… 38 infirmières et aides-soignants en arrêt maladie
Au niveau de l'équipe, de manière globale, sur 33 infirmiers, 23 sont en arrêt maladie, sur 18 aides-soignants, 15 sont en arrêt maladie. On a aussi un médecin, pour l'instant, en arrêt maladie. Ça s'est fait sur les dernières 24 heures.
La souffrance est présente au quotidien pour les soignants depuis des années. Aujourd'hui, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
Son N°4 - Les urgences au plus mal… 38 infirmières et aides-soignants en arrêt maladie
Nous, on ne réclame rien du tout. C'est distinct d'un mouvement de grève. Là, on est sur des arrêts maladie justifiés par des syndromes anxio-dépressifs. C'est des troubles mentaux en rapport avec des conditions de travail dégradées. On est dans de l'auto-préservation, ce sont des personnes qui se mettent en protection, parce qu'ils ne sont plus en état psychologique pour assumer leur quotidien au travail.
Une cellule de crise est en place au sein de la direction, en coopération avec les professionnels de santé. Tous les services essayent de tenir le choc, malgré une activité chirurgicale intense, un service de médecine complet et la pédiatrie confrontée à l'épidémie de bronchiolite.
Une situation similaire à Saint-Avold
A l'hôpital SOS Santé de Saint-Avold, la situation est semblable. 32 des 40 salariés des urgences ont déposé un arrêt maladie ce matin. L'hôpital a déclenché le plan blanc pour réquisitionner des soignants. "Les personnels sont en pleurs", nous confie Fazia Boukhelifa – secrétaire médicale à l’hôpital SOS Santé de Saint-Avold et membre du bureau départemental de la CFDT Santé sociaux. La CFDT dépose un préavis de grève à partir de ce jeudi 5 janvier sur tout l'établissement de Saint-Avold.