Le nombre de personnes sans domicile a doublé en un an en France et en Moselle-est
Le nombre de personnes en précarité ne cesse d’augmenter ces dernières années et notre région ne fait tristement pas exception. En janvier, dans son rapport annuel, la Fondation Abbé Pierre estimait à 330 000, le nombre de personnes sans domicile fixe en France pour l’année 2022. Insuffisance des mesures gouvernementales ou rejet en masse de la société, à Sarreguemines en tout cas, l’UDAF essaye de tendre la main aux personnes invisibles.
Son N°1 - Le nombre de personnes sans domicile a doublé en un an en France et en Moselle-est
La première chose qu’on effectue c’est de créer un lien avec ces personnes, un lien de confiance. Pour déjà répondre à leur demande. Principalement c’est pour apporter une aide immédiate donc pour les personnes qui sont à la rue c’est un café, quelque chose à manger, une veste chaude ou une couverture pour passer la nuit.
Pascal Stelletta est depuis 2016, éducateur spécialisé au sein de l’équipe mobile de l’UDAF, comprenez l’équipe de maraude qui couvre toute la Moselle-Est.
Depuis 2016 ça a évolué, on se retrouve aujourd’hui avec sept travailleurs sociaux et une psychologue. La maraude intervient sept jours sur sept et en plus on a les accueils de jour qui ont ouvert depuis 2019.
Par rapport aux chiffres de l’année dernière, le nombre de nouvelles rencontres a doublé.
L’équipe a rencontré 395 personnes différentes ce qui représente en moyenne 88 personnes par mois.
Parmi elles, Sylvain, 56 ans. Il est à la rue depuis ses 19 ans.
C’est grâce à eux qu’on mange, c’est grâce à eux qu’on peut prendre une douche, faire une machine. C’est grâce à eux qu’on peut vivre quoi, on serait vraiment dans la merde autrement.
Cette cinquantenaire qui a voulu garder l’anonymat, est hébergée par l’UDAF depuis mi-novembre.
A un moment donné je ne savais plus où aller et j’ai frappé à plusieurs portes et je me suis retrouvée ici.
De plus en plus de personnes isolées socialement
Enrico Petrosino, est chef de service du pôle hébergement de l’UDAF de Sarreguemines. Les 79 places en hébergements d’urgence, gérées par le 115, sont toujours en flux tendu.
Ça va très vite : un divorce, on perd son boulot, on ne parvient plus à payer son loyer, il y a une petite déprime qui arrive derrière et ça va très très vite. Quand j’ai commencé à travailler il existait encore ce qu’on peut imaginer du SDF des années 1980, 1990. Là maintenant ce SDF-là n’existe plus. Maintenant nous avons des gens avec des problèmes psychiatriques.
Entre hausse du coût de la vie et manque d’autonomie pour les personnes en précarité, il faudrait trouver d'autres solutions vers les institutions hospitalières.
Ce sont des gens qui ne sont pas pris en charge par les hôpitaux, par les CHS, donc ils ne font pas le nécessaire pour leur mise à jour au niveau de leurs allocations, ils se retrouvent à la rue et ils atterrissent chez nous.
Pour l’heure, l’association mise sur son programme d’insertion et d’accompagnement pour redonner aux personnes les plus vulnérables un nouveau départ. L’équipe de maraude, elle, se prépare à la vague de froid de la semaine prochaine.