Sarreguemines : Plus de 300 manifestants dans la rue pour la douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites
Les semaines passent et les opposants à la réforme des retraites sont toujours là. Ce jeudi 13 avril, 320 manifestants ont défilé dans les rues de Sarreguemines. Certains sont là depuis le début, d’autres pour la première fois.
Son N°1 - Plus de 300 manifestants dans la rue pour la douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites
Distribution des drapeaux, organisation du cortège, les manifestants commencent à être rodés à l’exercice. Thomas et Samir travaillent chez Ineos Automotive à Hambach, chasubles de la CGT sur le dos, ils sont de toutes les mobilisations.
On utilise tous les moyens qu’il faut jusqu’à présent pour que ça ne passe pas. Aujourd’hui encore, je pense qu’il ne faut pas s’arrêter. Il faut continuer. – Thomas
Je pense aussi. Il ne faut pas lâcher le morceau. On voit bien comment notre président, Emmanuel Macron, se comporte. On peut le comparer à Poutine parce que pour moi, ça devient un dictateur, il n’écoute pas son peuple, c’est dommage. - Samir
Pour Rachel en revanche, c’est une première.
Je me suis dit, pour pas que le mouvement s’essouffle, c’est bien aussi de venir sur les dernières manifestations.
L’enseignante a accepté de perdre une journée de salaire pour être là.
Oui pour soutenir quelque chose qui nous tient quand même à cœur.
Régis travaille sur la plateforme chimique de Carling depuis plus de 20 ans.
Présent aux manifestations, présent aux piquets de grève aussi devant les usines.
Ce travailleur à la maintenance chez Total veut défendre la voix des salariés de la chimie qui, comme lui, ont commencé leur carrière jeune, quitte aussi à faire des sacrifices.
Il y a des jours de perdu en salaire, il y a des jours où on peut s’organiser en discutant avec la hiérarchie qui est aussi solidaire, il faut le dire. On essaye de s’arranger pour qu’il y ait le moins d’impact financier parce que les temps sont durs.
Discrète sous son parapluie, Martine, secrétaire, est venue de Stiring-Wendel. Elle a profité de sa demi-journée de repos pour venir manifester.
Parce que je n’ai pas envie de travailler plus longtemps. J’ai 59 ans et j’aurais bien aimé partir à 62 et là, je suis obligée de travailler un an de plus et ça m’embête vraiment.
Aux côtés des travailleurs et des représentants syndicaux, nous croisons deux retraités. Christine, ancienne infirmière et Alphonse, enseignant à la retraite.
On était en poste, au pied du lit du malade. J’ai travaillé énormément de nuit aussi donc j’ai pu partir à 58 ans. Je n’aurais pas pu travailler plus, j’ai mon dos qui est fracassé, ma patience est à bout. – Christine
Je suis parti à 61 ans et en bonne santé et donc je voudrais que tout le monde puisse profiter d’une retraite en bonne santé. - Alphonse
Ce vendredi, le Conseil des Sages devrait rendre sa décision sur la réforme. Un ultime espoir pour les manifestants après le passage en force du gouvernement.
Le combat va continuer. On ne sait pas comment, mais on va continuer.
D'autres mobilisations dans la région
Sarreguemines n'était pas la seule ville dans laquelle les manifestants ont défilé. A Metz, ils étaient 4000 selon les manifestants, la moitié selon la préfecture.
En Moselle-Sud, une opération tractage avait lieu sur le ront-point de Mittelbronn de 7h à 9h. Les manifestants ont ensuite mené une opération escargot jusqu’à Sarrebourg ce qui a créé d’importants ralentissements.
Cet après-midi, c’est à Strasbourg et Nancy que le mouvement s'est poursuivi. A Strasbourg, ils étaient 10 000 selon la CGT, 3 400 selon la préfecture. Un cortège bis s'est formé perturbant la manifestation officielle.
D'après les syndicats, il a quelque 8.000 manifestants dans les rues de Nancy, contre 3.000 pour la police.