Cancer du sein reconnu comme maladie professionnelle : une conférence ce mardi à Cocheren
Un premier cas de cancer du sein a été reconnu comme maladie professionnelle. Après ça, la CFDT veut aller plus loin. Une réunion est donc organisée ce mardi soir à destination de femmes qui pourraient avoir développé un cancer à cause de leur travail. C'est à 18h30 au centre Balavoine de Cocheren.
Son N°1 - Cancer du sein reconnu comme maladie professionnelle : une conférence ce mardi à Cocheren
Dr Lucien Privet – médecin référent de la CFDT
Avant de parler de la réunion de ce soir, on va remettre en contexte. La CFDT de Moselle a lancé en 2018 une enquête action pour informer d’un lien probable entre travail de nuit et cancer du sein. Pourquoi aviez-vous lancé cette étude à l’époque ?
Parce que des soignantes avaient remarqué qu’il y avait beaucoup plus de cancers du sein que normalement dans leur entourage donc elles ont alerté et on a remarqué qu’il y avait des facteurs de risque mis en évidence et notamment le travail de nuit.
Je voudrais apporter une précision, ce n’est pas le premier cas en France, c’est le premier cas qui a eu un retentissement médiatique mais depuis nous avons eu connaissance de 4 autres cas qui ont été reconnues. 2 cas liés au rayonnement ionisant, 1 cas lié à l’oxyde d’éthylène et un cas lié au travail de nuit et aux antimitotiques.
Un premier cas a alors été reconnu pour une infirmière de Sarreguemines. Qu’est-ce que ça représente ?
Nous avons d’autres cas qui sont en procédure. On avait 2 cas aussi d’aides-soignantes/infirmières qui sont dans le système sécurité sociale et on avait une infirmière du sud qui totalisait beaucoup de nuit et qui a été rejeté pour le moment. Le fait qu’il y ait un cas reconnu ça fait une brèche. Depuis qu’on a eu ce battage médiatique on a eu des appels et on peur penser que si on multiplie les déclarations et les reconnaissances de cancers du sein en maladie professionnelle, sera un jour créé un tableau de maladies professionnelles qui permettra beaucoup plus de facilité pour que ce soit reconnu.
Vous invitez toutes les femmes travaillant la nuit ou étant exposées à des rayonnements ionisants à venir ce soir au centre Balavoine de Cocheren pour une réunion publique, c’est quoi le but ?
Moi je vais faire un exposé pour rappeler les grandes notions et faire des ouvertures parce que c’est un sujet ouvert, on pense aux coiffeuses, aux cométiques, aux désinfectants… la littérature sur le cancer du sein ne fait que se développer et puis on les engage à venir et, si elles sont éligibles, on se propose de les aider à mener leurs dossiers.
Il y a beaucoup d'autres dossiers en cours ?
On en a 3 pour le moment. Lorsqu’on a fait l’enquête/action on avait une trentaine de dossiers mais on a dû faire le tri parce que toutes n’étaient pas éligibles, elles n’avaient pas assez de nuits ou le rayonnement ionisant n’était pas évident, ou elles avaient beaucoup de facteurs d’ordre gynécologiques… Ou malheureusement, il y en a plusieurs qui étaient éligibles mais qui ne voulaient pas remuer le passé.