"Portrait de mineurs" : l'exposition de Jean-Marie Guzik à retrouver dès aujourd'hui à Stiring-Wendel
L'exposition « Portraits de Mineurs » est à découvrir à partir de ce mardi en mairie de Stiring-Wendel. Une exposition qui met en avant les gueules noires du bassin-houiller.
Son N°1 - "Portrait de mineurs" : l'exposition de Jean-Marie Guzik à retrouver dès aujourd'hui à Stiring-Wendel
Jean-Marie Guzik – photographe à l'origine de l'exposition "Portraits de Mineurs".
Comment est né ce projet ?
Le projet est né à partir d’une idée du maire de Forbach, Alexandre Cassaro, et l’action culturelle du Bassin houiller. Il voulait faire quelque chose, quelque part un devoir de mémoire pour ne pas qu’on oublie ces gens, ces mineurs, ces gueules noires qui ont beaucoup contribué à la construction de la Moselle-est du temps où elle était encore très industrialisée.
Vous êtes vous-même ancien mineur, c’était important de mettre ces gueules noires à l’honneur ?
Complètement, parce que pour moi, ça me tenait vraiment à cœur et j’ai vraiment été honoré qu’on m’ait choisi pour faire ces photos. En plus, il y a toutes les générations confondues. On a essayé de viser un public hétéroclite. Le plus âgé avait 87 ans et le plus jeune devait avoir 58 ans. Donc c’était vraiment très important parce qu’aujourd’hui, on a tendance à oublier ces gens qui ont beaucoup contribué. Les jeunes, souvent, ne savent pas et ce qui est vraiment très intéressant, c’est que cette exposition est vu par les écoles primaires, les collèges, même les lycées, je crois.
D’où viennent-ils alors tous ces gens, ce n’est pas forcément des gens du cru ?
Ce sont des gens du cru, mais de toutes générations confondues et de toutes origines. Parce qu’il faut savoir qu’à une certaine époque, ce sont des Polonais qui sont arrivés dans le bassin houiller pour faire du charbon. Il y a eu les Italiens, des Marocains, Algériens, Tunisiens, on a essayé d’avoir toutes origines confondues, tous ces gens qui ont fait vraiment ce qui nous intéressait. Ce n'est pas seulement l’histoire de la mine, mais c’est l’histoire de ces hommes, de ce qu'ils pensent, c’est pour ça qu’il y a aussi des vidéos qui ont été réalisées.
C’est une exposition interactive avec un QR Code vers une vidéo, la photo c’est l’accroche vers le témoignage ?
Ces témoignages ont été réalisés par un vidéaste. 21 mineurs ont donc posé c’est 2 photos par mineurs. Ils ont été interviewés, ils ont raconté leur parcours, leurs impressions, comment ils sont arrivés là, ce qu’ils pensent et ce qu’ils font aujourd’hui.
Vous êtes plutôt un photographe de paysages ou d’évènements, pas forcément un portraitiste, comment vous avez travaillé avec eux pour réaliser ces photos ?
C’est vrai que je fais principalement de la photo de paysages, mais je pratique la photo depuis près de 50 ans et quand on est passionné comme moi, on touche un peu à tout. J’aime bien photographier les gens aussi. J’ai travaillé pendant près de 25 ans au Républicain Lorrain, comme correspondant de presse et photographe. C’est très important pour moi de photographier des gens, et j’adore ce contact. Mais c’est vrai que ce n’était pas vraiment ma spécialité, mais j’ai beaucoup appris et je suis vraiment content parce que ça m’a permis de faire d’autres choses, de ce que je fais habituellement.
Les modèles se sont facilement prêtés au jeu devant vous ?
Les modèles, il suffisait de les ramener sur le carreau Wendel au Musée de la Mine, où certains d’entre eux n’avaient pas vu la mine depuis 40 ans. Pour les plus âgés qui sont déjà à la retraite depuis les années 90. Et puis les plus jeunes sont à la retraite depuis 2003. Et quand ils sont descendus, parce que le Musée de la Mine, c’est quelque chose de très important. Et quand ils ont vu ça, il y a des souvenirs qui ont ressurgi et moi, j’avais juste à capturer leurs émotions. C’était très facile pour moi, c’est eux qui ont fait tout le boulot, moi, j’avais juste à gérer la lumière avec des assistantes du service culturel de la ville de Forbach que je remercie d’ailleurs encore.
C’est une exposition itinérante, pourquoi déjà avez-vous décider de la faire voyager ?
Il s’agit de 25 communes de l’action culturelle du Bassin houiller, et donc chaque commune la prend dans son village. Elle va passer à Saint-Avold, à partir d’aujourd’hui elle est à Stiring elle va également à Farébersviller, à Oeting. Toutes ces villes du Bassin houiller qui ont envoyé des mineurs de leurs villages.