Plusieurs zones d'ombre dans l'affaire de séquestration d'une femme au centre-ville de Forbach
Ce lundi matin à 6h, la police est intervenue dans un appartement avenue Saint-Rémy, suite à l'appel d'une femme, d'origine allemande, se disant séquestrée et torturée depuis plusieurs années par son mari, lui aussi de nationalité allemande. Les premières heures de l'enquête indiquent un récit moins glaçant que celui diffusé dans plusieurs médias nationaux.
Pas de blessure apparente, une femme possiblement malade
Lors de l'opération menée ce matin à 6h, les policiers ont retrouvé une femme alitée, à demi-nue, le crâne rasé, dans une chambre. La quinquagénaire était dépourvue d'entraves, et aucune trace de sang n'a été constaté. Le Procureur de la République de Sarreguemines, Olivier Glady, a également infirmé plusieurs informations parues dans la presse nationale.
Son N°1 - Plusieurs zones d'ombre dans l'affaire de séquestration d'une femme au centre-ville de Forbach
L'idée d'une cage enfermant la personne n'est pas en réalité une présentation exacte de la situation dans laquelle elle a été trouvée. Aucune fracture n'a été relevée par l'intermédiaire d'un scanner qui a été réalisé à son sujet. De même, le corps de cette dame ne présentait pas d'ecchymoses évidentes, pas davantage d'ailleurs d'esquarres.
Aucun banc de torture, ni de carnet n'ont été retrouvés dans l'appartement. Les grillages évoqués dans le logement servent plutôt pour limiter les déplacements des 9 chats présents dans le domicile. La victime présumée ne souffrait pas non d'une déshydratation significative.
Selon le Procureur de la République de Sarreguemines, la femme, durant son audition, aurait tenu des propos incohérents. De plus, un téléphone a été retrouvé à côté d'elle.
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La femme a été découverte à proximité d'un téléphone qui était une ligne fixe, qu'elle pouvait atteindre, et avec lequel manifestement, elle a averti les services de la police allemande.
De son côté, le suspect a expliqué que sa femme souffrait d'une longue maladie. La piste du cancer est évoquée et doit être confirmée. La maladie de cette femme serait connue du voisinage et de la propriétaire de l'appartement.
Son N°3 - Plusieurs zones d'ombre dans l'affaire de séquestration d'une femme au centre-ville de Forbach
La question du suivi médical de cette dame est nécessairement aussi actuellement décryptée, et des contacts avec la Caisse Primaire d'Assurance Maladie ont été pris pour chercher à vérifier la réalité de ce suivi, à tout moins, l'existence même d'une maladie connue des autorités médicales.
La garde à vue de l'homme de 55 ans va être prolongée jusqu'à mercredi matin afin d'éclaircir cette affaire. Il n'est pas connu des services de police en France. La victime présumée va être vue par un médecin légiste puisqu'elle affirme avoir subi des viols répétés et des actes de barbarie. L'environnement proche du couple va aussi être décrypté. Une enquête a été ouverte pour "viol aggravé", "séquestration" et "actes de torture et de barbarie". Si les faits sont avérés, le mari risque 30 ans de réclusion criminelle.
Des voisins et habitants surpris
L'affaire a pris un tournant national et de nombreux médias ont relayé l'information. Erika vit rue de la Chapelle et a une vue sur le balcon du couple.
Son N°4 - Plusieurs zones d'ombre dans l'affaire de séquestration d'une femme au centre-ville de Forbach
Je l'ai aperçue il y a 15 jours, je ne dirais pas que je l'ai vue, mais que je l'ai aperçue de ma cuisine. Je trouvais ça bizarre parce qu'ils ne sortaient jamais. Je savais qu'il y avait quelqu'un avec la lumière, mais sinon, c'est comme s'ils étaient invisibles. La porte du balcon, qui donne sur la cuisine, était toujours fermée. Quand je l'ai vue, j'ai vu qu'elle était chauve, je me suis dit qu'elle avait peut-être le cancer, mais après, vous voyez quelqu'un sur le balcon, mais je ne peux pas vous dire si elle est en forme ou pas.
Les passants et habitants de Forbach ont été aussi stupéfaits d'entendre Forbach dans les JT nationaux.
Son N°5 - Plusieurs zones d'ombre dans l'affaire de séquestration d'une femme au centre-ville de Forbach
On ne pensait pas que ça pouvait aussi arriver à Forbach. C'est horrible de voir ça. Depuis 2011, être enfermé, vous imaginez ?
On l'a appris à midi devant la TV. On a d'abord entendu "Moselle" puis "Forbach". Pour nous, ça a été un choc.
C'est vrai que l'on passe devant, mais on ne fait pas toujours attention. On se dit que c'est arrivé, que c'est un drame, on passe devant, et on ne s'en rend pas compte quoi.
Un nouveau point judiciaire devrait se tenir mardi dans la journée.
(Sujet réalisé avec Narjis Boussaïd)