L'obligation du contrôle technique pour les deux-roues passe mal auprès de la Fédération Française des Motards en Colère
Cette fois c’est officiel, le contrôle technique va s’appliquer pour les deux roues à partir de 2024. Une nouvelle qui n'est pas très bien vue de la part des principaux concernés. On en parlait ce matin avec notre invité.
Son N°1 - L'obligation du contrôle technique pour les deux-roues passe mal auprès de la Fédération Française des Motards en Colère
Michel Esselin – Coordinateur de la FFMC67 (Fédération Française des Motards en Colère du Bas-Rhin)
Ça fait longtemps qu’on en entend parler, tellement longtemps qu’on pensait presque que ça n’arriverait jamais. Vous êtes surpris par cette nouvelle ?
On n’est pas surpris parce que la mesure était annoncée quand même depuis un certain temps. C’est un combat qui a duré plus de 12 ans, la FFMC a toujours été au premier rang pour combattre ces mesures qui ne vont pas servir à grand-chose mais il y a des enjeux financiers derrière et malheureusement on en arrive-là aujourd’hui.
Pourquoi cette mesure ne sert pas à grand-chose ?
En partie parce que le motard est en capacité de contrôler tout ce qui va être contrôlé par le contrôle technique. Le freinage, il est en capacité avec une pile électrique d’aller voir l’état de ses plaquettes de frein. Les feux, comme sur les voitures, n’importe qui peut vérifier si ses phares fonctionnent. C’est l’enjeu de sa sécurité, de sa vie. Un motard ne roule pas avec une moto qui peut le mettre en danger et qui n’est pas conforme.
Il y aura des points de contrôle plus polémiques aussi comme le bruit des pots d’échappement.
Des pots homologués sont vendus. Rien n’empêchera le motard de monter son pot d’origine qui est validé par l’homologation de sa moto. À l’issue du contrôle technique, il reviendra avec le pot qui était monté tous les jours. Il n’y a pas de contrôle dans la durée.
Vous vous êtes déjà mobilisés par le passé contre ce contrôle technique, notamment en 2021, est-ce que là vous prévoyez des manifestations ou est-ce que vous êtes plutôt résignés ?
C’est un mélange des 2. On rencontre régulièrement nos adhérents, plus les motards, à l’occasion de différentes actions, après on échange avec eux. C’est vrai que le sentiment c’est plutôt de dire maintenant il faut y passer et puis on va le faire. La FFMC ne va pas s’avouer vaincue comme ça. Le décret va être attaqué en justice. Ça se discute encore avec nos instances nationales mais je pense qu’on appellera aussi à la désobéissance civile et à ne pas faire ces contrôles techniques.
Vous avez eu des contacts avec les centres de contrôle technique ? Qu’est-ce qu’ils vous disent ? Ils sont prêts à assurer cette nouvelle mission ?
Ils l’accueillent avec des délais très contraints parce que là on est au mois d’avril l’année prochaine donc ça veut dire qu’il va falloir former leurs techniciens, il va falloir acquérir du matériel pour effectuer ces contrôles style sonomètres ou autres. Ils ont quand même un peu peur de ne pas être prêts au mois d’avril. La règlementation indique qu’il faut passer toutes les motos d’avant 2017 en 8 mois ce qui va être un peu compliqué pour leurs établissements. En plus, le maillage de ces centres ne sera probablement, dans l’immédiat, pas optimal. Il faudra regarder où se situe le centre le plus proche. Quand vous êtes sur une grande métropole ça ne pose pas trop de problèmes mais pour les personnes qui sont en zone rurale faudra faire quelques dizaines de kilomètres pour se rendre dans le centre le plus proche.
Ce soir vous organisez le dernier apéro motard de l’année à Strasbourg. C’est quoi ces apéros ?
L’apéro motard c’est une manifestation qui est organisée sur la voie publique qui nous permet d’évoquer toutes nos actions, tout ce que nous faisons tout au long de l’année. Ça nous permet aussi d’échanger notamment sur le contrôle technique avec les motards qui participent. On en compte entre 250 et 300 chaque dernier vendredi du mois de mars à octobre. Ce soir le rendez-vous est fixé à 19h place Gutemberg à Strasbourg.