Un appel à témoins lancé pour les besoins d’un documentaire sur le cinéma au temps des nazis
Tristan Thil, cinéaste, et Anthony Rescigno, historien du cinéma, se lancent dans le projet d’un film sur le cinéma à l’époque de la seconde guerre mondiale. Durant l'annexion de l'Alsace et de la Moselle, les salles de cinéma qui projetaient les films de divertissement produits par l'occupant nazi ont rencontré un très large public. Pour ce documentaire, l’équipe du film cherche des témoins directs ou indirects de cette époque.
Son N°1 - Un appel à témoins lancé pour les besoins d’un documentaire sur le cinéma au temps des nazis
C’est à partir du travail de recherche d’Anthony Rescigno, historien du cinéma et enseignant-chercheur à l’université Paris Cité que le projet de documentaire « L’écran blanc » est né.
Au-delà des recherches que j’ai fait pour ma thèse pendant 5 années, j’ai continué à explorer à la fois la question du cinéma allemand sous le nazisme et plus précisément la question du cinéma en Moselle pendant la seconde guerre mondiale.
Le chercheur s’intéresse au paradoxe de la popularité des films produits par les nazis auprès des spectateurs pourtant oppressés par ce régime de dictature.
Pendant l’annexion allemande, Metz est la ville du Reich où la fréquentation cinématographique est la plus forte si on la rapporte au nombre d’habitants. Il n’y a aucune autre ville en Allemagne, en Autriche et dans les autres territoires annexés où les gens se rendent autant au cinéma en 1943.
Autre fait étonnant, aucun film français n’est diffusé sur le territoire de la Moselle. En revanche on en trouvait à Sarrebruck.
Mes témoins, notamment à Forbach, m’ont dit, « je suis sûr d’avoir vu des films français pendant la guerre », alors que j’avais analysé la programmation je savais que ces films étaient absents mais en fait il suffisait tout simplement de regarder les encarts publicitaires pour se rendre compte que les films français étaient diffusés à Sarrebruck. C’est aussi le cas en Alsace par exemple à Karlsruhe. C’est une forme de frontière culturelle que les nazis ont laissé en place.
Le film, produit par la société Look at Sciences, spécialisée dans les films documentaires à caractère scientifique et historique, est accompagné par la Région Grand Est. Il a pour projet d’être diffusé sur une antenne nationale, Arte ou les antennes régionales de France 3.
Un appel à témoins lancé aux habitants de la région
Pour étoffer son documentaire Anthony Rescigno cherche des témoins de cette période.
Ces personnes n’ont pas forcément encore en mémoire des titres de films mais il y a peut-être des noms d’acteurs ou d’actrices qui peuvent leur revenir. On aimerait retrouver ces témoins restants pour pouvoir recueillir leurs témoignages directs. Il peut aussi y avoir une forme de mémoire familiale qui a pu être transmise à leurs enfants ou aux petits-enfants via des anecdotes qui pourraient nous être racontées par des personnes qui n’ont pas vécu la guerre mais qui ont recueilli ces souvenirs ou alors des objets, ça peut être des photographies, d’acteurs ou d’actrices de l’époque, des cartes postales, c’est une forme d’archéologie finalement.
Si vous vous reconnaissez dans cet appel à témoins vous pouvez contacter l’équipe de production Look at sciences à l’adresse look.temoin@gmail.com ou encore par téléphone au 06.42.33.62.59