Une cinquantaine de tracteurs s’empare du rond-point de Mittelbronn
Ce mercredi 31 janvier, les agriculteurs ont décidé de viser un nouveau point stratégique pour faire entendre leur colère. Ils se sont installés sur le rond-point situé à la sortie de l’autoroute A4 pour aller vers Sarrebourg, bloquant ainsi également la RN4.
Son N°1 - Une cinquantaine de tracteurs s’empare du rond-point de Mittelbronn
Les camions dans le viseur des agriculteurs
Les annonces du Premier ministre n’ont pas satisfait les agriculteurs mosellans. Il est 10h quand une cinquantaine de tracteurs convergent vers la sortie de l’autoroute. Dans le viseur des agriculteurs, le chargement des camions.
Si le chauffeur ne présente pas la lettre de route, donc il cache son produit, on lui bloque le camion.
Après s’être installés à toutes les sorties du rond-point gelant complètement la circulation pendant près d’une heure, les agriculteurs commencent leur inspection.
Bonjour, on veut juste savoir ce que vous transportez… des pièces auto… d’accord merci.
Des pièces auto, ce n’est pas ça qui intéresse les paysans. Rémi Becker est exploitant agricole à Schalbach. La semaine dernière, il était sur le barrage de l’autoroute de Freyming-Merlebach.
On a arrêté un camion frigorifique avec des œufs dedans. Le camion venait d’Ukraine. On a ouvert, on a inspecté les étiquettes. C’était des œufs qui allaient être mis en magasin, ce n’était pas pour l’industrie. Sur l’étiquette, il était inscrit « non-conforme aux normes CE ».
Moins de normes, une meilleure rémunération
Les normes, ce mot qui est dans toutes les bouches des agriculteurs depuis maintenant 2 semaines de mobilisation. François Schmitt est chef d’exploitation à Metting. Il dénonce la concurrence déloyale des produits venus de l’étranger.
Nous, on nous oblige à respecter énormément de normes. Les pays étrangers ont la moitié ou un tiers des normes donc forcément, ils sont beaucoup plus compétitifs que nous au niveau des tarifs. C’est sûr que quand on va faire les courses, quand on compare les tarifs, on a tendance à prendre le moins cher. Mais si on nous enlevait la moitié des normes, on arriverait à produire pour moins cher aussi.
Gilles Becker, responsable de la FDSEA de l’arrondissement de Sarrebourg, béret sur la tête, supervise les opérations. Il ne supporte plus les stéréotypes de pollueurs qu’on lui colle sur le dos.
Le paysan fonctionne de la manière suivante : il emprunte la terre à ses enfants. Il n’a aucun intérêt à détruire son outil de production, à détruire la terre, pour que les gosses qui arrivent derrière ils ne puissent plus rien en faire. La terre, on l’exploite depuis des millénaires, on sait faire, et on fait surtout de la manière dont on nous dit de faire. À chaque fois, on a quand même l’impression que ce sont des gens qui n’ont jamais tenu une fourche, qui n’ont jamais tenu une vache, qui ne savent pas la traire, qui ne savent pas planter une patate, qui vient nous expliquer comment il faut faire. C’est ça qui devient intolérable. Et quand on nous impose de laisser pousser tel ou tel buisson, quand on nous impose de faire des pirouettes artistiques vis-à-vis de l’environnement que celles-ci soient au moins rémunérées.
On a déjà prévu la relève, nous assure Gilles Becker, le mouvement n’est pas près de s’arrêter.
Mobilisation également à Woelfling-lès-Sarreguemines
Entre 12h et 14h, plusieurs agriculteurs ont distribué des tracts aux automobilistes pour évoquer leur situation et expliquer leur mouvement.