Grand-Est : 252 830 prélèvements de sang récoltés en 2023
Olivier Durat, chargé de communication Grand Est pour le Don du Sang.
Son N°1 - 252 830 prélèvements de sang récoltés en 2023
C’est la semaine de sensibilisation aux groupes sanguins rares, en quoi ça consiste ?
Déjà, les groupes sanguins rares correspondent à 4 personnes sur 1000 qui ont ce type de sang. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’on connait tous les groupes A, B, O, mais c’est beaucoup plus compliqué que ça. Il y a à peu près 390 groupes sanguins qui se définissent par des antigènes qui sont sur les globules rouges, qui définissent votre identité de groupe, ce qui fait qu’il y a une grande difficulté de pouvoir soigner les personnes qui ont des sangs rares. Les sangs rares sont le fruit de notre histoire et de nos origines. En France, sont considérées les personnes qui ont un sang rare, des personnes qui sont originaires d’Afrique subsaharienne, on a des personnes qui viennent des territoires d’outre-mer et de l’océan indien. Pour répondre aux besoins des malades qui se retrouvent dans les hôpitaux, et qui ont ces origines-là, il faut mobiliser ces donneurs.
C’est donc les personnes d’origines africaine et caribéenne qui sont très recherchées ?
Oui, tout à fait. On a d’ailleurs soigné une maladie qui s’appelle la drépanocytose, c’est la maladie génétique la plus répandue au monde. Elle se caractérise par la déformation des globules rouges et a de graves répercussions sur les personnes, qui ont des souffrances quotidiennes, et ces personnes-là ont besoin d’être transfusées toutes les 3 ou 4 semaines. C’est donc important pour apporter des poches de sang à ces personnes-là, il faut que ces populations-là se mobilisent partout en France.
252 830 prélèvements de sang en 2023 récoltés dans le Grand-Est. Un chiffre en baisse depuis la période du covid. C’est inquiétant ?
On a constaté une baisse depuis les déconfinements. D’un autre côté, on a connu une baisse de la demande dans les hôpitaux, ce qui fait de façon quotidienne, les équipes de l’EFS sont obligées d’ajuster les invitations, d’envoyer des sms. Les associations de donneurs font des offerts pour recruter de nouveaux donneurs, parce que c’est un vrai challenge. On a plus de 10 000 donneurs qui partent en retraite du don chaque année. On a besoin de renouveler la population.
Le Covid a eu des effets sur les individus, avec un repli sur soi. C’est peut-être une explication de la baisse du nombre de donneurs.
Il y a le don du sang mais aussi le don de plasma qui sert à la fabrication de plusieurs médicaments. C'est compliqué ?
Ce n’est pas un don compliqué, il faut aller dans une maison du don. Chez vous, la plus proche c’est à Metz. C’est un don qui permet de soigner les malades, on transfuse dans les hôpitaux le plasma, mais surtout, on fabrique des médicaments dérivés du sang, qui sont très utiles pour des maladies chroniques, ou des personnes qui ont des déficits immunitaires. Il faut savoir que la France a un gros objectif cette année, c’est de mobiliser les donneurs, dans la mesure où l’on a plus de 65% du plasma qui est produit pour les médicaments, qui proviennent des USA, donc la France recherche une souveraineté dans ce domaine.