Strasbourg : L'hôpital de Mon Doudou, un réconfort pour les enfants atteints de cancer
Aujourd'hui, c'est la journée mondiale des cancers de l'enfant. L'hôpital de mon Doudou s'installe dans le nouveau service d'oncohématologie du CHRU de HautePierre Strasbourg. Un hôpital qui a pour vocation de rassurer les enfants lors d'une hospitalisation. L'association PharmaVie a créé ce concept en 2015.
Marie-Claude Santini - présidente de l'Association PharmaVie
Est-ce que vous pouvez nous expliquer concrètement, c'est quoi l'hôpital de Mon doudou ?
L'hôpital de Mon doudou s'illustre par l'aménagement d'espaces espaces dédiés offrant un mini-hôpital au cœur d'un service pédiatrique à hauteur d'enfants pour permettre un accueil personnalisé des petits patients de 2 à 11 ans. Les espaces, concrètement, c'est une aire de jeu ludique et colorée, pensée pour accompagner les enfants dans les preuves de l'hospitalisation. L'équipe soignante, à l'arrivée de l'enfant, remet au patient une peluche, ce fameux ourson tout doux, facilement reconnaissable avec son pansement sur le front et son T-shirt trop court et son nombril à l'air. C'est sur Toudou que les soins sont expliqués et prodigués par le personnel soignant au cœur de cet hôpital de Mont doudou. Ainsi, Toudou va accompagner l'enfant tout au long des soins et servir d'objets transitionnels, rassurants, que l'enfant peut lui aussi soigner. Dans tout ce processus, ça permet de mieux comprendre et de dédramatiser l'hospitalisation. Parce qu'en même temps, les petits patients peuvent ainsi, lors d'un jeu de rôle, ayant pour but évidemment de les rassurer, de découvrir de manière ludique sur la peluche tous les gestes qui seront effectués lors de leur opération. Tous chez la table d'opération, voir les radios, leur doudou, visualiser les gestes. Là, aujourd'hui, l'association PharmaVie a installé 13 hôpitaux de Mon doudou. C’est plus de 100 000 petits patients qui sont accompagnés, qui ont été accompagnés par Toutou et nous livrons aujourd'hui plus de 2000 Toutou par mois dans tous les services pédiatriques, dans les différents services pédiatriques.
Vous vous installez à Strasbourg. On le rappelle, le service d'oncohématologie pédiatrique du CHI du CHU de Strasbourg accueille tous les enfants qui présentent un cancer, une maladie du sein. Ça fait partie vraiment d'un C'est quoi le processus de prise en charge, cette partie qui vise à rassurer l'enfant pour la guérison ?
Oui, absolument. Si vous voulez, l'unité d'oncohématologie, par exemple, à Pédiatrie du CHU de Strasbourg ou à HautePierre, prend en charge les enfants et adolescents atteints de cancer. En moyenne, c'est juste en chiffre, c'est une centaine de nouveaux cas de cancer pédiatrique par an. C'est tellement important. Ce service, au travers de cet hôpital de Mon doudou, c'est le service qui accueille les enfants, ils accueillent tous les enfants qui présentent un cancer ou une maladie de sang. Et ainsi, en assurant la prise en charge, le suivi, l'accompagnement aussi des jeunes adultes atteints de cancer, de 15 à 25 ans. Il peut s'agir d'une leucémie, d'une tumeur, d'un lymphome, d'un problème de coagulation, d'une hémophilie. La liste est longue, malheureusement, et c'est vrai que pour nous, cette prise en charge est très importante.
Justement, vous qui avez mis en place ce concept, j'imagine que vous suivez ça de près. Comment les enfants se comportent, justement, quand ils sont en présence de ce fameux Toudou ? Est-ce que ça change leur comportement ?
Oui, complétement. Les petits malades, si vous voulez, arrivent à l'hôpital dans un état, évidemment, de grande fatigue, de stress, de peur, d'angoisse, les parents aussi, bien entendu. On a remarqué que dès que le personnel soignant offre un to-do à leur arrivée, cet ourson, avec son pansement sur le front, évidemment, il n'y a pas eu besoin de grands discours, réconforte l'enfant qui s'identifie à lui. Et toudou va en plus accompagner l'enfant de rendre toute son hospitalisation et aussi à son retour à la maison. Donc là, c'est vraiment en réalité. Ce que je dis souvent, c'est vraiment le compagnon de galère de l'enfant. Il favorise l'acceptation aussi des soins.
Aujourd'hui, c'est la Journée mondiale des cancers de l'enfant. Est-ce qu'aujourd'hui, c'est un sujet qui est encore trop méconnu ou peut-être trop tabou ?
Alors oui, ce sujet, il est terrible et insupportable. Juste pour parler un peu de chiffres, pour répondre à votre question, ce sont les sources de l'Institut National du Cancer. 2 500 nouveaux cas de cancer psychiatrique chaque année en France, c'est sept enfants et adolescents diagnostiqués d'un cancer chaque jour. Un enfant sur 440 sera atteint d'un cancer avant ses 15 ans. C'est la première cause de décès par maladie chez les enfants de plus d'un an. Malheureusement, 20 pour cent des enfants atteints de cancer ne survivent pas. D'où l'importance, évidemment, de soutenir la recherche et d'essayer d'améliorer le quotidien de tous ces enfants.
C'est donc pour ça que vous installez des hôpitaux de Mon doudou un petit peu partout sur le territoire. Il y en a un qui sera inauguré très prochainement au CHRU HautePierre de Strasbourg.