Le collectif de défense des bassins miniers lorrains s'interroge sur l'hydrogène à Pontpierre et continue le combat de l'après-mine à Rosbruck

Le collectif de défense des bassins miniers lorrains a tenu son assemblée générale samedi dernier à Rosbruck. Au cœur des préoccupations, notamment les possibles forages d’hydrogène en Moselle-Est, mais aussi l'après-mine et le cas de Rosbruck.
Son N°1 - Le collectif de défense des bassins miniers lorrains s'interroge sur l'hydrogène à Pontpierre et continue le combat de l'après-mine à Rosbruck
Olivier Tritz, président du collectif de défense des bassins miniers lorrains
On pourrait avoir de l’hydrogène sous nos pieds. Pour le confirmer, un forage doit être réalisé à Pontpierre près de Faulquemont. Quel est l’avis de votre collectif sur la question ?
Tout d’abord, un élément qui me semble vraiment important à rappeler c’est que lorsqu’on parle de forage pur que ce soit du gaz de couche ou de l’hydrogène ou n’importe quelle autre exploitation, il me semble qu’il faille qu’on parle aussi de la protection de la ressource en eau. Et ça a été un des sujets qu’on a abordé au cours de notre assemblée générale, puisque cette ressource comme partout dans le monde, dans tous les bassins miniers en France, et évidemment en Moselle-Est, constitue un bien précieux qu’il nous faut protéger.
Effectivement, l’hydrogène a été présenté aujourd’hui comme une énergie du futur et c’est un sujet plutôt de controverse qui a été évoqué lors de notre assemblée générale puisqu’on a eu la présence d’un chercheur, universitaire, Stéphane André, qui était présent et qui a évoqué que la prudence devait s’imposer et qu’il y a des failles quant à la communication. Parce qu’il reste quand même, d’une part à pouvoir se dire si vraiment le gisement qui existerait soit exploitable et puis l’autre sujet qui est important c’est la question du calendrier. Qu’on laisse les chercheurs chercher sans leur mettre une forme de pression quelle soit politique, parfois médiatique, mais aussi commerciale avec des sociétés qui veulent exploiter cette nouvelle ressource. Donc ça a été important pour nous de nous en préoccuper, comme nous l’avons fait auparavant pour le gaz de couche. Aujourd’hui, la question de l’hydrogène, on n’est pas opposé pour être opposé, on veut simplement qu’on puisse être rassuré et, pour être le mieux rassuré ce qu’on a demandé à la DREAL dans une rencontre récente, c’est un service de l’Etat qui s’occupe de ces questions-là, c’est de nous associer avec APEL57 à ce qui va se passer, au forage de Pontpierre en mettant à disposition un hydrogéologue réputé qui a déjà agi en région parisienne sur ces questions-là. Il ne faut pas qu’on puisse laisser écarter des élus, des associations, de ce qui est en train d’être expérimenté.
Vous n’êtes pas forcément contre le projet mais vous demandez un certain droit de regard ?
Un certain droit de regard comme les citoyens et les élus locaux ! Moi je suis maire d’une commune, président du collectif des bassins miniers lorrains, forcément aujourd’hui dans notre société un droit de regard s’impose mais ça ne veut pas forcément dire que nous allons empêcher tout et n’importe quoi. Nous, ce qu’on souhaite, c’est que tout le monde soit responsable, qu’il puisse y avoir des exploitations et qu’elles puissent se faire en respectant les habitants de notre territoire mais aussi notre environnement. Et ne pas oublier la question de l’eau potable.
Au sujet de l'hydrogène sur le territoire, retrouvez notre reportage à Folschviller il y a quelques semaines.
Cet hydrogène est un sujet de réflexion pour votre collectif, est-ce que vous travaillez sur d’autres sujets actuellement ?
Le collectif a été créé par des communes, par des associations, par des habitants en 1997 donc vous pensez bien que l’objet social de notre association c’est d’abord de faire en sorte que les sinistrés liés à l’après-mine puissent être indemnisés de manière convenable. Il y a un vrai sujet aujourd’hui encore prégnant sur le bassin houiller qui concerne les sinistrés de Rosbruck et on doit les accompagner, et on va demander au nouveau préfet de Moselle de régler définitivement cette situation parce qu’elle n’est pas encore réglée. Donc ça c’est vraiment le cœur de notre préoccupation : l’indemnisation des sinistrés, mais c’est aussi la mise en place, et c’est ce qu’on recherche toujours, de moyens spécifiques pour les communes concernées par l’après-mine parce que contrairement à ce qu’on peut dire l’après-mine ce n’est pas un sujet du passé. C’est un sujet actuel, on le voit avec en France et partout dans le monde, en outre-mer, les volontés d’exploiter encore les ressources du sous-sol. Et qui dit exploitation, dit demain l’après-mine et comment on va préserver l’environnement et comment on va préserver les habitants qui vont y vivre. Donc ce n’est pas un sujet du passé et ce n’est surtout pas, notre action au sein du collectif minier, un sujet très localisé. Des exploitations il y en a partout en France et c’est pour ça qu’on collabore avec d’autres territoires. Rosbruck c’est notre actualité, et puis, comme on est proche des frontières, on a la volonté, cette année d’aboutir à la mise en place d’un colloque transfrontalier avec nos amis allemands. L’objectif c’est de faire en sorte que le droit européen puisse s’imposer en France puisque la France n’est pas capable de nous donner une vraie loi après-mine.