Arnaques à la rénovation : la communauté de communes Sarrebourg Moselle Sud vient en aide aux victimes
La communauté de communes Sarrebourg Moselle Sud se mobilise suite à de nombreuses arnaques à la rénovation sur son territoire. Une entreprise a entamé des travaux de rénovation à plusieurs milliers d'euros chez des particuliers en leur faisant miroiter des remboursements. On en parlait ce matin dans le Grand Réveil avec notre invité.
Son N°1 - Arnaques à la rénovation : la communauté de communes Sarrebourg Moselle Sud vient en aide aux victimes
Roland Klein - président de la communauté de communes Sarrebourg Moselle Sud
Vous vous mobilisez actuellement contre un escroc qui a notamment fait des victimes sur le territoire de Moselle-Sud. Expliquez-nous de quel type d'arnaque il s'agit, pourquoi vous avez décidé de vous impliquer dans cette affaire ?
C'est une arnaque dans le cadre de la rénovation énergétique et cette société, cet individu, il fait miroiter un remboursement total par MaPrimeRénov', ce qui n'arrive jamais, ce qui est totalement exclu. On peut approcher à des pourcentages intéressants sur les ressources financières, mais jamais la totalité. Et en plus, cette société ou cette personne n'a aucun pouvoir, il n'est pas du tout accrédité à déposer des dossiers à MaPrimeRénov', il n'en a jamais déposé. Donc il crée un trouble auprès de ses clients, souvent des clients qui se retrouvent par foyer, c'est-à-dire dans une commune ou alors dans une entreprise. Ce sont souvent des poches comme ça, de clients, qui se font berner par cet individu, qui les trompe sur des dizaines et des dizaines de milliers d'euros, qu'ils ne verront jamais.
Donc il fait les travaux, il encaisse l'argent, mais les gens ne peuvent pas déposer de demande de remboursement ?
Alors il encaisse l'argent et comme il y a toujours des retards de paiement, parce qu'il est vrai que pendant l'été, il y a eu une suspension de MaPrimeRénov', il dit à ces personnes qu'il n'y a pas de budget de l'État, donc vous ne pouvez pas avoir l'argent, mais il faut payer l'entreprise. Donc il faut prendre des crédits, ce qu'on appelle des crédits un peu revolvers, sur des sociétés de crédit qui ont des taux entre 7 et 8 %, et donc c'est lui qui encaisse cet argent pour payer les entreprises, ce qu'il fait, mais au passage, il se fait une belle marge, et les clients eux-mêmes sont maintenant en demeure de rembourser.
Face aux nombreuses victimes qui vous ont contacté, vous avez organisé une réunion lundi soir, est-ce qu'on arrive à chiffrer, il y a beaucoup de victimes qui sont venues ?
Vous savez, il y a aussi le phénomène de déni ou de honte, quand vous vous faites avoir, donc toutes les personnes ne se révèlent pas encore mais nous avions une liste de 25 personnes, de notre territoire, qu'on a invitées lundi, en leur disant que si vous avez des connaissances qui ont subi les mêmes irrégularités, invitez-les, et nous nous sommes retrouvés à 60 personnes, lundi soir. On pense que le phénomène est au moins du double, voire plus. Pour l'instant, on les a réunis autour d'un avocat, pour leur donner des premiers conseils, autour d'associations comme Crésus qui est une association qui accompagne les personnes en difficulté financière, ou QueChoisir. Il y avait également des représentants de la gendarmerie, de la police, qui disent qu'il faut porter plainte, mais pour que cela fonctionne, pour qu'il y ait vraiment un impact, ce ne sont pas des plaintes individuelles qui doivent être déposées, c'est un collectif qu'il faut créer. C'est ça l'objectif, et nous réunissons à nouveau ces personnes début janvier, pour vraiment créer cette association. On a déjà identifié "des leaders", qui pourraient prendre la main, créer un bureau et ensuite importer vraiment l'action aux justices. A côté de ça, il y a aussi le travail de l'avocat,parce qu'il y a aussi vis-à-vis des créditeurs, sans doute des malversations, en tout cas, le dossier est un peu fragile, vous contracter un crédit sur un simple sms, pratiquement, ce qui n'est pas possible.
S’occuper de ce genre d’affaire n’est pas dans les missions d’une intercommunalité. Ça vous tenait à cœur de réagir ? De venir en aide à la population ?
Non, pas du tout, et d'autant plus que nous sommes au-delà de notre territoire, on a des gens d'Alsace-Bossue et de Moselle-Est, par exemple, mais ce sont quand même nos habitants et le bien-être de nos habitants et leurs inquiétudes doivent aussi nous toucher. On a créé ce collectif, nous nous retirerons une fois que l'association sera créée, bien sûr, on sera toujours vigilants, mais c'était une question d'humanité pour nous, d'accompagner ces personnes et de les mobiliser, pour qu'elles se mobilisent enfin.
Pour témoigner, contactez le conseiller France Rénov’ : 03 87 25 89 90 ou habitat@cc-sms.fr


