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Épisode du mercredi 15 mai 2024 à 12:20
Si vous vous promenez en ce moment le long des haies, votre odorat a dû être attiré par une subtile et enivrante odeur d’amande amère émanant de buissons immaculés de fleurs blanches. Vraisemblablement vous avez rencontré l’aubépine.
Qu’est-ce que l’aubépine ?
L’aubépine (Crataegus) est un des arbrisseaux emblématiques de nos haies, au même titre que le rosier sauvage. Épineux, aux formes tortueuses, on le rencontre dans les haies mais aussi en lisière de forêt. Les fleurs ont 5 pétales blanches avec un pistil rose. Elles dégagent un délicieux parfum d’amande amère. Ses fruits sont de petites baies rouges, les cenelles, qu’on ne confondra pas avec les fruits du rosier sauvage, le cynorrhodon.
Quelle est sa symbolique ?
L’aubépine était l’arbre sacré du printemps chez les celtes et avait le pouvoir de nous faire rentrer dans le monde magique des esprits de la nature. Les oiseaux sont nombreux à y nicher, se sentant protégés par les épines de l’arbrisseau. Ainsi les celtes en ont fait un arbre protecteur. Il était coutume de suspendre des rameaux d’aubépine aux berceaux pour protéger les nouveaux-nés, ainsi qu’aux portes des habitations pour se protéger des mauvais sorts.
Dans la religion catholique l’aubépine a une place importante : la couronne en épine du Christ aurait été tressée avec cette plante. Elle est aussi associée à la Vierge Marie, ses fleurs blanches étant associées à la pureté.
Quels sont ses usages ?
Ses fruits, les cenelles, sont comestibles. Riches en vitamine C, on peut en faire des confitures, des liqueurs ou même les consommer en l’état, en prenant garde à recracher la graine après. Ses fleurs sont particulièrement intéressantes en phytothérapie. En infusion, toujours avec un avis médical préalable, la fleur est l’ami du cœur qu’elle apaise. C’est une plante calmante qui agit sur le stress et l’insomnie, régule la tension, calme les angoisses.
En conclusion
Le plus vieil arbre de France est une aubépine, avec un âge estimé de 1700 ans. On peut l’admirer en Mayenne. C’est un arbuste qui mérite vraiment qu’on s’intéresse à lui et un livre seul ne suffirait pas pour en parler. Je suis toujours fasciné par le fabuleux manteau blanc que les fleurs font sur la haie, attirant bon nombre d’insectes pollinisateurs avec son odeur envoûtante. Nos ancêtres ne s’y sont pas trompés en l’associant au divin, à la protection.
Chronique réalisée par Gilles, éthnobotaniste et mycologue.
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