Fin de saison pour le hand amateur,
qui fait face à l’incertitude
Sans surprise la Fédération française de Handball a acté la fin des championnats amateurs hier soir. Une décision qui permet désormais aux clubs de se pencher vers l’avenir. Entre désir de reprendre et incertitudes économiques.
La sentence est tombée hier, en fin d’après-midi, et elle n’a pas vraiment surpris. Dans un communiqué, la FFHB a annoncé la fin des saisons pour les championnats amateurs de hand, après une saison qui n’en était pas vraiment une. Deux mois seulement de compétition, pour certains clubs, à peine deux matches de joués.
Depuis octobre dernier, aucun n’avait disputé la moindre rencontre, que ce soit en Nationale ou en Pré-Nationale. Pour Olivier Choffart, président du club de Hombourg-Haut (Nationale 3 Féminines) c’est donc plutôt un mal pour un bien :
Son N°1 - Fin de saison pour le hand amateur, qui fait face à l’incertitude
Il y a presque six mois qui sont passés d'inactivité, avec une petite reprise en septembre sur un mois. Physiquement, on n'est pas prêts du tout à reprendre une compétition à l’heure actuelle et c’est plutôt un soulagement.
« Éviter que les licenciés repayent l’année prochaine »
Non, au sein des différents clubs de la région, personne ne se montre surpris. Il faut dire que la Fédération française de rugby avait déjà, une semaine auparavant, annoncé le même épilogue pour ses propres compétitions.
D’un communiqué, la Fédération française de handball a donc levé les quelques doutes qui pouvaient encore subsister. Du moins du point de vue du calendrier.
Car désormais, ce sont d’autres questions auxquelles les clubs vont devoir répondre sur les prochains mois. Que faire pour les licences ? Que vont devenir les sponsors ?
La FFHB se veut rassurante avec «un accompagnement de ses clubs autour d'un plan de reprise et d'accompagnement. » Parmi les mesures annoncées, le remboursement des engagements des compétitions nationales pour la saison 2020/2021 et la gratuité de la part fédérale pour tout renouvellement de licence la saison prochaine.
Au total, c’est un plan d’aide de 12 millions d’euros qui est actionné pour les clubs.
Entraîneur de l’équipe féminine de Wingen sur Moder (Pré-nationale) et président, Sébastien Schmitt se pose déjà des questions autour de la gestion des licences :
Son N°5 - Fin de saison pour le hand amateur, qui fait face à l’incertitude
On a des licenciés qui ont payé leur licence pour grosso modo deux mois et aujourd’hui c’est vrai que le problème sera comment on peut, ou les rembourser, mais cela je pense que ce ne sera pas possible. Ou les dédommager. C’est vrai qu’aujourd’hui l’argent de la licence va à la Fédé, à la Ligue, au comité du Bas-Rhin etc. Nous cet argent, on ne l’a plus.
Alors une aide financière serait bienvenue pour trouver d’autres solutions :
Son N°2 - Fin de saison pour le hand amateur, qui fait face à l’incertitude
Peut-être que cet argent pourra nous aider à dédommager ou à éviter que les licenciés repayent éventuellement une licence l’année prochaine.
Olivier Choffart est du même avis :
Son N°3 - Fin de saison pour le hand amateur, qui fait face à l’incertitude
On a quand même engagé beaucoup de frais vis-à-vis des licenciés, des engagements, des réaffiliations de clubs qui n’ont pas servies en fin de compte. On joue en Nationale 3 donc ça coûte cher. On espère avoir au moins avoir un peu les dépenses qu’on a occasionnées. Au moins pour nos licenciés et pour tout ce qui est réaffiliation et engagement des équipes en championnat. Si la Fédé où l’État peut nous aider un peu là-dessus, ce sera vraiment une aubaine pour nous.
Quid des sponsors ?
Du côté de l’AS Folschviller, Jérôme Bauer a aussi l’intention de faire « ce qu’il faut » pour que les licences ne soient pas à nouveau payées.
Ce dernier s’inquiète également de l’avenir. Et notamment de la gestion des sponsors :
Son N°4 - Fin de saison pour le hand amateur, qui fait face à l’incertitude
Dans les discussions que j’ai aujourd’hui avec les sponsors, je me vois quand même mal leur demander de l’argent pour quelque chose qui n’a pas lieu. C’est-à-dire une compétition. Aujourd’hui un sponsor est là pour la visibilité. Aucun n’a de visibilité car il n’y a pas de compétition. C’est important que l’État, la région, le département soutiennent les clubs. Car aujourd’hui on a bien peur, tous, de perdre nos sponsors privés. Ou les perdre car les sociétés n’existeront plus pour certaines, ou que tout simplement il y ait des difficultés et que le sponsoring passe au second plan.
Et puis bien sûr, derrière toutes ces questions demeurent encore le manque de la pratique : « Toutes les personnes que j’ai au téléphone aujourd’hui au sein de l’association, le handball leur manque» ajoutera Jérôme Bauer. Un sentiment partagé par tous.