La situation des travailleurs frontaliers n'est pas encore réglée
800 frontaliers qui travaillent chez Ford à Sarrelouis sont dans le doute quant à leur avenir. Aucune perspective n'est donné depuis la crise du Covid et l'activité reste mince à l'heure actuelle. Autre problème, la double imposition n'est toujours pas réglée.
Arsène Schmitt - président du comité de défense des travailleurs frontaliers
Son N°1 - La situation des travailleurs frontaliers n'est pas encore réglée
Est-ce que la peur des salariés est confirmée ? Quelle est la situation exactement là-bas ?
Aujourd'hui, nous allons bien entendu manifester notre solidarité auprès des ouvriers de Ford, il y a un grand rassemblement de prévu à 15h30 à Sarrelouis. Il faut dire qu'il y a une grande inquiétude, il faut savoir que les ouvriers de Ford vivent le même scénario que les ouvriers de la Smart (ndlr : à Hambach en Moselle), ils avaient accepté tous les sacrifices à l'époque pour éviter la délocalisation mais Daimler a rompu son engagement. En effet aujourd'hui, les ouvriers de Ford, au cours des 3 dernières années, ont accepté tout ce que Ford a exigé : réduction d'équipes, réduction du personnel, annulation de la CMA, et bien plus encore... C'est toujours pareil, les grands groupes capitalistes engraissent toujours davantage les actionnaires. Ils détruisent et délocalisent les usines, pour Ford l'Espagne est en jeu. Ils prennent les travailleurs par milliers pour des Kleenex en toute impunité. C'est un scandale.
Est-ce que l'activité économique a repris en général en Sarre ?
Bien entendu, la situation est moins dure que l'année dernière mais il y a toujours du chômage partiel.
Qu'en est-il du dossier de la double imposition ?
Ce n'est toujours pas réglé. Il faut savoir que pour le calcul de cette allocation, donc un petit rappel : les Allemands retiennent un impôt fictif et il est nouveau imposable en France. Nous n'arrêtons pas d'harceler les ministères des finances français et allemands afin que l'article 13 alinéa 8 de l'avenant du 31 mars 2015 de la convention fiscale franco-allemande soit enfin respecté. Il stipule clairement que cette allocation est exclusivement imposable en France. Les Allemands violent allégrement la réglementation. Récemment, j'ai encore eu un entretien téléphonique avec Bercy, des discours sont encore en cours entre les Français et Allemands. Il est temps que cela cesse. C'est un scandale. Vous imaginez ce que les frontaliers pensent de cette Europe capitaliste. Cela fait déjà 3 ans que nous bataillons là-dessus.