Alsace : La saison des asperges démarre doucement en raison des températures froides
Le produit phare dans nos assiettes au printemps c’est l’asperge ! Cette année, le thermomètre a du mal à grimper, la récolte n'est donc pas optimale.
Son N°1 - La saison des asperges démarre doucement en raison des températures froides
Jean-Charles Jost - Président de l’Association pour la Promotion de l’Asperge d’Alsace
Les températures sont encore basses, surtout la nuit. Est-ce que les conditions météo sont suffisamment bonnes pour la culture de l’asperge ?
Elles ne sont pas forcément très bonnes. L’asperge, c’est une plante qui a besoin de chaleur, pas trop non plus, mais un minimum de douceur, surtout des nuits douces et une température entre 15°C et 20°C en journée avec du soleil. Ce qui n’est pas trop le cas.
Quelles conséquences sur la récolte ?
Dans le calendrier, ça a démarré relativement tôt dans les secteurs plus précoces donc les sols plus légers, sableux. Mais ensuite ça a traîné. Aujourd’hui, le 26 avril, on peut dire qu’on est dans le calendrier, la récolte est vraiment entamée par contre les quantités ne sont pas forcément les plus élevées.
Vous prévoyez une année mitigée par rapport aux dernières saisons ?
On pourra faire le bilan au mois de juin. Tout dépendra des deux prochains mois mais c’est sûr que ce qui est perdu pour certains producteurs qui n’ont pas la chance d’avoir des sols qui se réchauffent rapidement va être difficile à rattraper quoiqu’il arrive.
Aujourd’hui, l’inflation fait craindre une hausse des prix pour chaque produit, est-ce le cas pour l’asperge ?
Ce n’est pas trop le cas pour l’asperge. C’est un légume qui est cher, on en est tous conscient, nous les producteurs les premiers, on sait que ce n’est pas à la portée de tout le monde. On subit l’inflation avec nos charges qui augmentent, le coup de l’énergie, etc. comme toutes entreprises. Comme tout particulier, on sait aussi que tous les produits augmentent donc on a essayé de ne pas tout répercuter sur le prix de l’asperge donc l’inflation au niveau de l’asperge elle est minime. L’année dernière, les asperges se sont vendues en début de campagne aux alentours de 13 ou 14€. Je pense qu’aujourd’hui, on a environ 1€ d’inflation sur la botte d’asperges ce qui est relativement raisonnable.
L’asperge crée de l’emploi saisonnier. Vous avez la main d’œuvre nécessaire ?
On cherche toujours de la main d’œuvre. C’est un vrai problème pour nous de trouver des gens. Du fait qu’on a vraiment des difficultés à trouver de la main d’œuvre les producteurs, aujourd’hui, s’y prennent de plus en plus tôt, font de plus en plus de recherche donc j’ai l’impression que cette année, le problème de la main d’œuvre est moins présent. Le fait qu’on n’ait pas beaucoup de quantité pour l’instant, je n’ai pas trop de retour à ce niveau-là. Maintenant, le problème reste entier, ça fait des années qu’on le dit mais je pense que les prochaines années, le challenge qu’on va devoir relever c’est vraiment de trouver des bras pour faire la récolte d’asperges, on n’a pas la solution.
L’asperge d’Alsace a toujours une place forte face à la concurrence ? Avez-vous des données chiffrées ?
C’est un petit bassin de production comparé au sud-ouest ou au val de Loire. Historiquement, il y avait de l’asperge en Alsace, un peu dans le val de Loire, dans le sud-est pour de la verte et après le sud-ouest était un petit producteur. Aujourd’hui, les Landes sont de très gros producteurs, le val de Loire aussi et l’Alsace on est resté à peu près stable. La particularité de l’asperge d’Alsace c’est que 75 à 80% sont consommées en Alsace et dans le Grand-Est. C’est vraiment un produit local. C’est vrai que les autres bassins aujourd’hui sont présents chez nous sur l’étalage avec un décalage de prix qui est assez important et tout ça nous cause quand même un petit peu de soucis. On a vraiment du mal aujourd’hui à se placer.