Les agriculteurs en colère campent sur l'A4 à Freyming-Merlebach
Le nœud de l’autoroute A320/A4 à Freyming-Merlebach est bloqué par les agriculteurs. Comme partout en France, les agriculteurs de Moselle-Est ont pris possession d’une autoroute. Ils veulent marquer le coup et dénoncer l’abandon de l’État face à leurs problèmes. Le mouvement pourrait durer.
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Il est un peu plus de 10h quand les différents convois convergent sur la portion de l’autoroute entre le rond-point du MacDo et le rond-point du Méga Kiné.
C'est pas bloqué pour bloquer, c'est simplement parce qu'il y a un vrai malaise paysan.
Florent Dory, secrétaire général de la FDSEA Moselle, sait que cela impact beaucoup d’automobilistes. Mais sa profession doit se faire entendre. Simon Agostini, 30 ans, est céréalier à Dieuze. Il dénonce la concurrence déloyale.
On a un coût de production qui est forcément supérieur aux autres, étant donné qu'on n'a pas les mêmes produits phytosanitaires, on n'a pas les mêmes normes, on n'a pas les mêmes cahiers des charges... Ca nous coûte en temps, ça nous coûte en argent.
Effectivement, le ratio temps-argent s’en ressent lorsqu’il faut se verser un salaire.
Moi, mon salaire personnellement jusque maintenant, il était de 800 euros. Moi, c'est des périodes de travail, j'ai des semaines qui peuvent monter jusqu'à 70h/semaine en été.
Simon est installé depuis qu’il a 22 ans. Pauline Payot de Fouligny a, elle, 26 ans et veut reprendre l’exploitation de son père. Mais dans quelles conditions ?
Il faut qu'on change nos pratiques bien sûr, il faut qu'on évolue, mais aussi, en face, il faut nous donner des solutions, il faut nous accompagner, mais on n'a pas cet accompagnement. On nous a poussés à aller vers le bio, j'ai des amis qui sont allés vers le bio, mais ils sont étranglés aujourd'hui. On nous dit maintenant que le bio est saturé, il y a trop de monde sur le marché, et finalement on fait importer de la merde.
Les agriculteurs sont donc installés sur l’autoroute. Mais pour combien de temps ? Gilles Becker est responsable des agriculteurs du pays de Sarrebourg.
Là, on part sur un minimum de 24h. Si le gouvernement ne trouve pas des leviers pour arrêter tout ça, on est capable de durer. On a encore des réserves dans nos fermes, et un plan de roulement est mis en place.
Au gouvernement maintenant de donner des réponses satisfaisantes aux agriculteurs pour mettre fin au mouvement.