4500 nouveaux cas de cancer du sein sont recensés chaque année dans le Grand Est
Le mois d’octobre c’est le mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein. L’occasion pour nous de parler de cette maladie et surtout de son dépistage dans la région avec notre invitée dans le Grand Réveil.
Son N°1 - 4500 nouveaux cas de cancer du sein sont recensés chaque année dans le Grand Est
Dr Céline Cosera - responsable du CRCDC Moselle (Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancer
Y a-t-il beaucoup de personnes concernées par le cancer du sein dans la région Grand Est ?
Dans la région Grand-Est on est, à peu près, à 4500 nouveaux cas annuellement, et 1000 décès par an, donc, ça concerne environ 2 décès par jour, et 12 diagnostics de cancer du sein par jour.
Le cancer du sein, c’est la première cause de décès par cancer chez la femme. On compte 1000 décès par an. Comment peut-on réduire ce chiffre ? Est-ce que le dépistage peut vraiment faire la différence ?
Effectivement, ce chiffre est alarmant, et tient beaucoup des habitudes de vies, c’est ce qu’on appelle des facteurs de risques modifiables, sur lesquels on peut agir. Ce qu’il faut faire, c’est la limitation de la consommation d’alcool, limiter le tabac, lutter contre le surpoids et la sédentarité. Il faut aussi adopter une alimentation saine et variée, et bien évidemment, il faut réaliser son dépistage.
Pouvez-vous nous rappeler ce qu’est le dépistage organisé ? Ça concerne qui et quand ?
C’est très simple. Le dépistage organisé c'est pour une population spécifique, ce sont les femmes de 50 ans et plus, jusqu’à 74 ans. Donc, on fait un dépistage tous les deux ans, sur invitation de l’assurance-maladie, c’est pris en charge à 100%, la femme n’avance aucuns frais. Après 74 ans, ce n’est pas interdit, c’est même recommandé de continuer à se faire dépister, mais là, on le fait avec un médecin traitant ou un gynécologue, et la prise en charge est un peu différente, mais c’est sur invitation de l’assurance-maladie, tous les 2 ans à partir de 50 ans.
Des femmes plus jeunes peuvent également être atteintes. Comment le détecter dans ces cas-là ?
Il y a des femmes plus jeunes qui peuvent être atteintes de cancer du sein, elles font partie du dépistage individuel. En fonction de leur facteur de risque, personnel, familial, etc, elles sont dépistées plus tôt. La seule différence, c’est que ce n’est pas pris en charge à 100%, et c’est au cas par cas, avec l’initiative de leur médecin, gynécologue. Après, il faut être vigilant, parce que c’est quand même un moyen, peut-être, d’augmenter les risques de cancer, puisque la mammographie, ce sont des rayons X, donc, c’est pour ça qu’on ne le fait pas chez les toutes jeunes, tout le temps.
La Moselle est-elle bonne élève en termes de dépistage ? Faut-il faire mieux ?
Bonne élève, non. Dans le Grand-Est, on est le département le moins bon. En revanche, tout le Grand-Est, Moselle incluse, on est meilleur en dépistage que la moyenne nationale.
De nombreux événements sont organisés chaque année pour octobre rose qui est devenu un événement très suivi et connu. Est-ce que les choses tendent à s’améliorer en termes de connaissance de la maladie et de dépistage ces dernières années ?
Oui, il y a un réel impact. En revanche, il ne faut pas relâcher, le cancer ne s’arrête pas en octobre, c’est toute l’année, et pour nous, comme on doit viser toujours plus haut, il ne faut jamais qu’on relâche la pression, et nous sommes le premier maillon dans le parcours de soin, puisqu’on fait de la prévention, et pour nous, ce n’est pas que de la prévention. Il faut y penser toute l’année.