Les fidèles se recueillent en nombre en Moselle depuis le décès du pape François

Le décès du pape François lundi, à l’âge de 88 ans, a marqué le monde entier. Alors que sa dépouille est visible encore aujourd’hui pour les fidèles, les funérailles sont programmées samedi matin.
Son N°1 - Les fidèles se recueillent en nombre en Moselle depuis le décès du pape François
Monseigneur Philippe Ballot, archevêque-évêque de Metz
Comment avez-vous appris le décès du pape François et que représentait-il pour vous ?
Je l'ai appris comme tout le monde en ce lundi de Pâques. Je suis allé dans ma famille, et puis le matin, j'étais à peine réveillé qu'on est venu me dire que le pape était décédé, et donc j'étais très surpris parce que j'avais vu la veille qu'il avait pu dire quelques mots même si sa voix était très fragile, et qu'il avait pu faire un petit bain de foule. On se disait tous qu'il allait remonter petit à petit, qu'il faudra du temps, mais que ça allait aller, et puis voilà, on nous apprend qu'il est décédé.
Évidemment, ça marque, ça touche, même si on est un peu préparé du fait que sa santé était déclinante, mais on pensait que ça irait mieux. On pense à tout ce qu'il a pu faire et à tout ce qu'il a pu dire, à cet impact qu'il a eu pendant son pontificat en sillonnant le monde entier, en allant tout particulièrement dans les lieux fragiles, qu'on ignore, ou qu'on laisserait de côté, les petits pays ou les lieux de guerre.
Son décès a-t-il chamboulé au niveau local les événements et les messes cette semaine ? Avez-vous remarqué une hausse de fréquentation dans les églises pour lui rendre hommage ?
Alors, oui, on constate par exemple à la cathédrale qu'il y a plus de lumignons, de lumières qui sont mises. On suppose donc que des gens viennent confier le pape François à la Vierge Marie. Et puis hier, nous avons eu une grande célébration, une messe que j'ai présidée avec une quarantaine de prêtres qui étaient là, des personnalités politiques, et puis des représentants de toutes les autres religions qui ont tenu à être là. La cathédrale était remplie, donc là, c'était l'hommage diocésain, avec l'évêque qui préside, et puis dans les églises, il y a eu des célébrations, des messes, il y en a qui sont programmées pour le repos de l'âme du pape. Lundi, à 15 h, le jour du décès du pape, toutes les églises de Moselle ont sonné le glas annonçant le décès de quelqu'un d'important, et tout le monde a compris que c'était parce que le pape était décédé.
Y a-t-il un déplacement de prévu par le diocèse ou des fidèles demain au Vatican, y aura-t-il des représentants mosellans ?
Chacun fait comme il l'entend, donc je ne peux pas vous donner d'information là-dessus. Moi, je n'irai pas non. Le président de la conférence des évêques, il y a des membres du conseil permanent certainement qui vont y aller, il y aura donc une représentation française, c'est sûr. Il y aura aussi nos cardinaux français qui seront présents. On pourra aussi compter sur les évêques du monde entier, des prêtres, donc ça sera très beau. Moi, je serai avec les diacres à l'église Notre-dame, et on bouleverse notre programme pour que de 10h à 12 h, on puisse être là à suivre les obsèques du pape, pour être en communion avec le pape. C'est plus d'un milliard d'habitants sur cette planète qui vont vibrer à cette office qu'ils vont pouvoir suivre partout dans le monde.
Selon vous, quels seront les grands enjeux pour le futur pape ? Qu’attendez-vous de ce nouveau pontificat ?
Comme je ne suis pas dans des démarches politiques où j'aurais un projet à faire avancer absolument. Vu que je suis croyant, il faut que je me laisse conduire par ce que Dieu veut. Je suis plutôt dans une attitude me préparant à accueillir le mieux possible celui qui nous sera donné. Je trouve que les derniers papes que nous avons eus étaient des papes extrêmement forts depuis Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul Ier un mois, mais qui a permis une transition, Jean-Paul II, Benoit XVI et François. Ils sont tous dans la même mouvance du Concile Vatican II, avec des notes particulières qui se complètent, et c'est vrai que le pape François a donné une impulsion en disant que l'Église n'a pas peur d'aller à la rencontre des personnes, chemine avec elles, et donc certainement que le futur pape sera dans la même optique avec sa personnalité.
Et puis les cardinaux vont travailler, ils se rencontrent déjà, discutent, et voir avoir plusieurs jours pour bien percevoir ce qu'ils perçoivent de l'Église d'aujourd'hui. Je pense, par exemple, nous en France, ce qu'il s'est passé le mercredi des Cendres, l'augmentation des adultes qui demandent le baptême en nombre interroge, et nous fait dire qu'il y a quelque chose qui se passe dans le cœur de beaucoup de personnes en ce moment.