Saverne se mobilise pour lever les tabous sur la santé mentale
Du 8 au 11 octobre, Saverne s'engage pour la santé mentale en participant à la semaine d’information sur la santé mentale. Cette 5ème édition met en avant le lien entre la santé mentale et le mouvement. Françoise Batzenschlager est adjointe en charge des affaires sociales à Saverne et présidente du CLSM (Conseil Local pour la Santé Mentale).
Son N°1 - Saverne se mobilise pour lever les tabous sur la santé mentale
Avant de détailler le programme, pourquoi c’est important cette semaine d’information ?
C’est important, parce que nous sommes quand même dans une période bien stressante et traumatisante dans plusieurs domaines pour nos jeunes. Il y a beaucoup de conflit, l’environnement… Nos jeunes sont troublés tout comme la population de manière générale. C’est vrai que nous sommes heureux que le Premier ministre ait mis cette cause en avant pour l’année 2025, parce que ça concerne vraiment tout le monde.
Vous sentez que les jeunes sont particulièrement touchés ?
Oui, tout à fait. Nous avons mis en place au niveau de la ville plusieurs structures qui prennent en charge ces jeunes. On a, par exemple, à l’hôpital civil de Saverne, un service qui s’appelle Hop’Ados, et qui permet aux jeunes de 10 à 18 ans de venir avec leurs parents pour prendre en charge ces troubles psychiques. Nous avons également un service où les jeunes peuvent venir sans les parents pour s’exprimer avec une psychologue. C’est libre, c’est leur choix, pour parler de leurs problèmes. Avec la crise sanitaire, on a nettement ressenti, après les confinements, ce besoin des jeunes de parler, de s’exprimer, par rapport à leurs inquiétudes. Il ne faut pas oublier nos ainés, ils ont été très reclus pendant cette crise, et qui ont manqué énormément de lien social.
Il y a des actions, pour les jeunes, dans les établissements scolaires ?
Cette semaine est très accès envers notre jeunesse, il y a une belle participation de toutes les structures scolaires de la ville, du primaire jusqu’au lycée. Il y a des actions qui vont se dérouler directement dans les structures scolaires avec des ateliers sur la santé mentale. Vendredi, c’est notre journée phare, toute la journée va être dédiée à la santé mentale au lycée Leclerc. Il y aura des ateliers et des cinémas-débats entre lycéens et professionnels. Il y aura, par exemple, un film sur la bipolarité.
Au niveau des actions, vous proposez cette semaine des expositions, des rencontres, des promenades… quels sont les temps forts ?
Toute la semaine, à partir de mercredi, il y a des expositions au château des Rohan, avec des œuvres qui ont été réalisées dans des ateliers thérapeutiques des hôpitaux de jour adulte de l’EPSAN de Saverne. Ce sont des œuvres où les patients ont pu exprimer leur mal-être. Ce sont soit des peintures, soit des créations artistiques. Il y a également une fresque urbaine qui a été réalisée par des adolescents du CMP de Saverne, de Sarre-Union et Bouxwiller, avec un artiste, Félix Wysocki. Il y aura également une autre fresque qui va être faite en live vendredi avec le même artiste, et un groupe d’élèves, sur la place du Général De Gaulle.
La thématique cette année c’est la santé mentale et le mouvement, c’est quoi le lien entre les 2 ?
Le mouvement, parce qu’il faut vraiment aller vers les autres, il ne faut pas rester reclus. On sait que bouger est très important pour la santé générale, mais également pour la santé mentale, en particulier. Il faut sortir, aller vers les autres, vers des groupes d’entraide mutuelle, pour toutes ces personnes qui vivent des troubles et des moments difficiles dans leur vie. Il ne s’agit pas que de maladies psychiatriques, il s’agit plus largement du mal-être de certaines personnes.
Le programme complet est à retrouver sur le site de la ville.