Oermingen : Les détenus du centre de détention produisent leurs propres baguettes, une première dans la région
C’est une première dans le Grand-Est, le centre de détention d'Oermingen est équipé d’une boulangerie où les détenus travaillent. Depuis 2020, une boulangerie a été aménagée dans un bâtiment de la structure pénitentiaire. Aujourd’hui, celle-ci prend de l’ampleur et donne une seconde chance aux détenus.
Son N°1 - Les détenus du centre de détention produisent leurs propres baguettes, une première dans la région
Alors que les détenus peuvent se former pour devenir paysagiste, soudeur ou encore cuisinier, ils peuvent désormais devenir boulanger. Marcelle Thil est la cheffe du centre de détention.
Ce qui permet, à la fois, de préparer la sortie, et en même temps, d'avoir une considération pour les parties civiles, puisque fournir du travail permet à la personne détenue d'être rémunérée.
Depuis son lancement, 12 détenus ont obtenu le CAP boulanger. La formation se déroule l’après-midi, le matin, avec le boulanger Benjamin Crozet, les détenus produisent leur propre baguette.
Chaque jour, on confectionne 120 baguettes pour l'établissement. Et puis, une fois par semaine, on fait 300 viennoiseries pour l'ensemble des détenus, et puis des surveillants bien sûr
La boulangerie veut doubler sa production dès la rentrée pour nourrir toute la détention. Actuellement, elle fait encore appel à un prestataire extérieur, mais l’équipe en place veut voir plus loin.
À moyen terme, c'est de permettre également de fournir la maison d'arrêt de Sarreguemines, et enfin, par exemple, d'organiser avec les familles des personnes détenues, leurs enfants, des goûters qu'ils réaliseront eux-mêmes (NDLR : lors d'un atelier au parloir).
Jonathan a saisi cette opportunité, lui qui a toujours voulu être dans ce domaine.
Je travaillais en apprentissage de mes 16 ans jusqu'à mes 18 ans en boulangerie, mais je n'ai pas pu faire le diplôme. J'ai fait une formation en boulangerie, ici même à Oermingen, je viens de la finir, il n'y a même pas un mois, et maintenant, je continue à travailler ici. Ça me permet de continuer ce que j'avais commencé, ou plutôt d'achever ce que je voulais faire.
Les détenus travaillent des produits de qualité comme la farine qui vient du Moulin Arnet de Volmunster. Un sentiment de fierté pour Jonathan.
On n'oublie pas qu'on est en prison, mais le fait de travailler le métier comme à l'extérieur, c'est vraiment bien. Et puis comme vous le dites, la fierté de pouvoir partager ça aux détenus.
En septembre, 8 nouveaux détenus se lanceront dans la formation de CAP boulanger.