Une usine de fabrication de batteries pour voitures électriques pourrait s'installer dans le Grand-Est
La 7ème édition du sommet Choose France sur l'attractivité française s’est tenue ce lundi, avec le président Emmanuel Macron. 15 milliards d'euros d'investissements étrangers pour 56 projets. Le Grand-Est n'est pas oublié avec 2,5 milliards d'euros d'investissement. Le président de la Région Grand Est était notre invité ce matin pour parler développement économique.
Son N°1 - Une usine de fabrication de batteries pour voitures électriques pourrait s'installer dans le Grand-Est
Quels sont les projets annoncés dans la Région Grand-Est ?
Elle est concernée par 8 projets qui représentent plus de 2,5 milliards d’euros ce qui nous positionne en deuxième position, ex æquo avec les Hauts-de-France et derrière l’Île-de-France. C’est une satisfaction parce que cette édition 2024 de Choose France fait suite à une édition 2023 qui avait été elle aussi très productive pour notre région avec de très beaux projets en Lorraine. Je pense à Holosolis notamment à Sarreguemines qui est un très beau projet, la construction de la plus grande usine européenne de fabrication de panneaux photovoltaïques 100% européens. Tout ça correspond à des enjeux de réindustrialisation, à des enjeux de transition écologique extrêmement important et donc c’est une belle satisfaction de voir cette édition de Choose France se concrétiser sur nos territoires.
Sur les projets annoncés, lesquels sont les plus marquants pour la Région ?
Le plus marquant, c’est très certainement le projet de Microsoft du côté de Petit-Landau à côté de Mulhouse. C’est un projet très ambitieux de plus de 2 milliards d’euros. C’est un Data Centers nouvelle génération, un développement de l’intelligence artificielle qui constituera sans aucun doute l’une des nouvelles révolutions technologiques auxquelles nous devons nous attendre et dont nous pouvons attendre beaucoup. On présente très souvent l’intelligence artificielle comme une menace alors qu’elle est une formidable opportunité et cet investissement vient récompenser l’effort que nous faisons avec Business France puisque l’État est parfaitement organisé en termes d'attractivité à travers Business France et ce n’est pas un hasard si depuis 5 ans maintenant la France est le territoire le plus attractif d’Europe pour l’implantation d’investissements étrangers ce qui est évidemment une satisfaction pour nous tous.
En 2023, 188 projets ont été recensés dans la région, soit une hausse de 25% par rapport à 2022. 5600 emplois qui ont été créés ou maintenus. Quels sont les domaines qui investissent le plus chez nous et qu’est-ce qui les pousse à venir dans la région ?
Principalement des projets industriels et il faut se dire que la transition écologique passe par l’industrie. Si on veut demain une énergie plus propre, il faut évidemment développer des panneaux photovoltaïques français ou européens. Un projet comme Loop, qui va voir le jour à Saint-Avold, en Moselle, c’est un projet qui se fonde sur l’économie circulaire, c’est-à-dire sur le recyclage de déchets plastiques, les PET, qu’on ne sait pas aujourd’hui traiter et que Loop pourra demain traiter à l’infini sur un territoire comme le nôtre. On reste une terre d’industrie, et quelque part le fait d’avoir cette histoire industrielle joue en notre faveur, et en même temps c’est une industrie mise au service de la transition écologique qui est le grand défi que nous devons, collectivement, relever. Ce sont vraiment des sujets de satisfaction importante liés à plusieurs éléments : l’ouverture à l’internationale du Grand-Est à travers ses 750km de frontière, cette tradition industrielle, notre capacité à disposer dans la région Grand-Est d’une énergie largement décarbonée, le nucléaire, mais également les énergies renouvelables tout ça rassure les investisseurs étrangers.
Le Grand-Est est dans le top 10 des régions les plus attractives d’Europe et 3ème au niveau national. Qu’est-ce que vous faites pour attirer les investisseurs étrangers ? Comment les accompagnez-vous ?
On déploie beaucoup d’engagements. J’étais par exemple aux côtés du président de la République à Davos en janvier dernier où on a pu contacter notamment Novartis ou Microsoft. On est présents sur les marchés étrangers, on fait en sorte de présenter notre territoire sous son meilleur jour. On travaille avec notre agence d’innovation Grand E-Nov+ qui est une agence très performante. On travaille avec le réseau des conseillers du commerce extérieur, avec les services de Business France qui sont très efficaces au niveau national et c’est cette combinaison d’acteurs, qui servent le même territoire, qui nous vaut cette réussite. Je n’oublie pas évidemment les agences de développement économique.
Êtes-vous confiants pour Holosolis à Hambach, avec les panneaux photovoltaïques ?
Oui pour plusieurs raisons. D’abord, parce que la concertation publique s’est révélée fructueuse, parce que le permis de construire est déposé depuis quelques semaines et que rien ne s’oppose à ce que ce projet voie le jour. L'Union européenne a la volonté aujourd’hui de contrer l’action des Chinois qui tentent de désorganiser le marché en offrant sur les marchés mondiaux des panneaux photovoltaïques à très bas prix. Il y a une volonté très claire d’affaiblir les acteurs européens et je pense que la démonstration sera faite entre les actions prises par l'Union européenne et les actions sur le terrain. Un projet comme celui-ci est un projet porteur de développement pour tout le secteur de Sarreguemines, et même au-delà des frontières.
Selon AutoPlus, le groupe Bolloré envisagerait la construction d’une usine de batteries pour voitures électriques dans l’est de la France, à la frontière avec l’Allemagne. La Région a-t-elle était mis dans la boucle de ce possible projet ?
Je suis très au courant de ce projet, mais je ne peux pas trop en parler même si je suis confiant sur l’aboutissement de ce dossier. Je pense que vous aurez des nouvelles positives sur ce dossier d’ici la fin de la semaine. Je ne suis pas autorisé à trop en parler, mais je pense pouvoir dire qu’on est confiant et qu’on espère vivement qu’une nouvelle annonce importante viendra clôturer une semaine assez exceptionnelle pour le Grand-Est.