Les victimes de l’amiante réclament un procès
En 2005, 7 victimes et familles de victimes ont saisi la justice pénale face à Charbonnage de France. Ces 7 personnes ont travaillé autant au fond qu'au jour, à la cokerie de Carling ou à la centrale Emile-Huchet. 12 ans plus tard, le 19 mai dernier, l’information s’est achevée. Le juge d’instruction a maintenant jusqu’au 19 septembre pour décider du renvoi de l’affaire devant un tribunal ou d’un non-lieu. Le problème, c’est que le Parquet de Paris estime qu’un procès ne doit pas être ouvert. L’argument avancé est qu’on ne connaît pas la date précise de contamination. Maître Fittante, l’avocat des victimes, espère que le juge d’instruction ne suivra pas l’avis du Parquet qu’il juge incompréhensible.
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Le dossier
Malgré cette incompréhension l’avocat est quand même satisfait. Le parquet n’a pas dit qu’il n’y avait pas d’indices concordants. Pour Maître Fittante, c’est la preuve que leur dossier tient la route. Ils ont dans leur dossier, un grand nombre de preuves que les houillères avaient connaissance du risque d’amiante. Ils ont par exemple mis la main sur un rapport d’expertise du CERCHAR (Centre d’Etudes et Recherches des Charbonnages de France devenu aujourd’hui INERIS) de 1981. Ils sont venus effectuer des mesures sur le site et le résultat a été sans appel. La concentration d’amiante dépassait parfois 50 fois la valeur limite autorisée. Pourtant, aucun salarié n’en a jamais entendu parler et selon la CFDT des mineurs rien n’a été fait.
7 victimes, 5 décès
Sur les 7 victimes qui ont porté plainte contre Charbonnage de France, 5 sont aujourd’hui décédées à la suite de cancers. Ce sont donc leurs familles et leurs veuves qui se battent pour obtenir justice. C’est le cas de Fabienne qui vit à Freyming-Merlebach. En 2004, son mari René est mort d’un cancer des poumons. Il avait travaillé pendant des années à Emile Huchet.
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Si les victimes veulent un procès ce n’est pas pour l’argent. Ce qu’ils veulent c’est que les responsables soient punis. Ecoutez Frédéric Hergotte, secrétaire adjoint CFDT mineurs mais pas seulement.
Se battre jusqu’au bout
Les victimes et leurs familles sont prêtes à se battre jusqu’au bout dans le dossier. D’ailleurs, si le juge d’instruction décide d’un non-lieu, ils feront appel.
Son N°4 - Les victimes de l’amiante réclament un procès
Le verdict devrait donc être connu au plus tard le 19 septembre.